La Cyclofficine et l'atelier vélorutionnaire n'attendent que vous !

Publié le  - Mis à jour le 

Le vélo est le nouveau moyen de transport urbain par excellence : pratique, pas cher et écolo, il est devenu la coqueluche des habitants des villes. Mais quand ce véhicule tombe en panne et qu'il faut bricoler un peu pour le réparer, cela devient vite compliqué. Heureusement, des ateliers essaiment un peu partout où vous pouvez emmener votre bicyclette pour la retaper vous-même. Outils, pièces et conseils sont fournis sur place, contre une cotisation annuelle peu élevée, et un peu de votre temps.

Le principe de base est à la jonction des idéaux de l'écologie (circuler sans polluer) et de l'autogestion (s'organiser sans autorité extérieure, partager les moyens et les connaissances), et réalise l'aspiration collective à une société qui fonctionne de façon horizontale, sans intervention de l'Etat ou de la Ville. Les adhérents s'acquittent d'une cotisation annuelle, entre 15 et 20 € pour la Cyclofficine de Paris 20e ou minimum 10 € pour "l'atelier vélorutionnaire" de la Maison Du Vélo de Paris, et peuvent venir se servir du matériel ou demander de l'aide dans leurs réparations. Ces initiatives sont relativement récentes, mais l'idée de départ remonte assez loin (les communautés d'intérêt formant des ateliers participatifs existaient déjà dans les années 60, et on retrouve le même type d'organisation dans les clubs d'informatique par exemple).

Comme l'annonce la page d'accueil, "l’atelier vélorutionnaire est un atelier participatif autogéré, animé par l'association Vélorution IDF et ses bénévoles". En pratique, le but de l'association est de "favoriser la pratique du vélo au quotidien par l’échange des savoirs-faires autour de la mécanique du vélo et le réemploi de pièces vélo inutilisées". L'échange et l'entraide sont donc au cœur du projet qui propose la mise à disposition d’outillage et d’un certain nombre de pièces détachées, ainsi que l’expérience des bénévoles pour vous aider à mieux connaître, entretenir et réparer votre vélo. Afin de pouvoir bricoler dans de bonnes conditions, les places sont limitées au nombre de pieds d’ateliers et de postes suspendus, et les places ne peuvent pas être réservées à l'avance.

 Une affluence qui complique le déroulement des ateliers

Le succès de la démarche rend les choses un peu plus compliquées qu'elles ne devaient l'être au début. L'atelier de la Cyclofficine compte maintenant 900 membres et les bénévoles sont là pour filer un coup de main aux nombreux bricoleurs débutants, mais ceux-ci ne reviennent pas suffisamment après avoir été formés. De nombreux cyclistes qui s'inscrivent sont des débutants, "80 % de ceux qui viennent ne savent même pas changer une roue", s'amuse Marie, une bénévole. Mais même après avoir bénéficié de l'aide des bénévoles, beaucoup d'entre eux ne reviennent pas faire partager leur nouveau savoir.

Les ateliers mécaniques coopératifs "Vélorution" ou "vélorutionnaire" à Paris comptent déjà plus de 2000 adhérents alors qu'ils ont ouvert il y a un an, pour seulement une trentaine de bénévoles. Leur slogan "Faites la vélorution ! Ne jetez plus vos vélos, apprenez à les réparer" a fait son effet auprès des parisiens qui adhèrent aux différentes associations. Mais "les gens qui viennent ne sont pas du tout dans le principe de l’autogestion", explique Marie, bénévole à la Cyclofficine, ce qui remet en cause le principe de base de ces ateliers. "L’autonomie, les principes de fonctionnement sont expliqués, mais ça entraîne beaucoup de parlotte", et dans les faits, l’aspect collaboratif s’étiole : l'atelier a probablement atteint ses limites.

Cela dit, si vous possédez un vélo et que vous cherchez un endroit où effectuer quelques travaux dessus, vous serez bienvenu dans n'importe laquelle de ces ateliers, et si en plus vous en connaissez un rayon, et que vous êtes prêt à donner un peu de temps pour en faire bénéficier d'autres amateurs à la recherche de savoirs, alors vous êtes attendu avec empressement. Et vous pourrez consacrer ces moments de partage à propager la nouvelle utopie pratique : le vélo est un moyen de transport sans pollution, sans coûts (ou presque) et à forte dimension humaine.

 Tandem au musée des transports de Denver, Colorado, Etats-Unis

Sources : StreetPress, Cyclocoop