Les médicaments soigneraient mieux les hommes que les femmes

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D'après une enquête américaine relayée par le magazine Sciences & Vie, les médicaments soigneraient plus efficacement les hommes que les femmes. Le point sur ces résultats étonnants.

Dans son numéro du mois de juillet, le magazine Sciences & Vie rapporte une enquête concluant que les médicaments soignent mieux les hommes que les femmes. À ce niveau, une distinction serait en effet de mise.

Ainsi, l'étude considère, en s'appuyant sur de nombreux cas, que le sexe d'un malade a une incidence sur l'efficacité du médicament qui lui a été prescrit par son médecin. En outre, les chercheurs à l'origine de l'enquête ont remarqué que les traitements n'avaient pas les mêmes effets sur tous les  patients. D'ailleurs, d'après une autre étude, les risques d'effets secondaires seraient 50 % plus élevés chez les femmes.

Par exemple, dans le cas de l'aspirine, il est prouvé que le médicament est un meilleur rempart contre l'AVC chez les femmes, alors qu'il fait baisser les risques d'infarctus chez les hommes. En outre, dans le cas des somnifères, il faut savoir que ces derniers restent plus longtemps dans l'organisme des femmes, et agissent donc plus longtemps, d'où la nécessité d'un ajustement dans les doses par rapport aux hommes. À la lumière de ces observations, l'institut national de la santé américain a ordonné aux laboratoires d'effectuer leurs études selon le sexe des individus ou des animaux concernés par les essais cliniques.

Vers un ajustement des posologies en fonction des sexes

Résultat, il serait aujourd'hui nécessaire que la recherche scientifique s'adapte à ces nouvelles découvertes. Jusqu'à aujourd'hui, la différence de sexe n'était pas considérée comme un élément crucial pour analyser des résultats. Mais la situation pourrait changer, grâce à ce nouveau constat. Toutefois, il faudrait néanmoins éviter de tomber dans le corollaire inverse en veillant à ne pas considérer que les hommes sont tous identiques, et de même pour les femmes. Comme le met en évidence Susan Philips, médecin chercheuse à la Queen's University de Kingston, au Canada, les stéréotypes ne doivent pas interférer dans la façon dont on perçoit et soigne les patients.

À noter qu'il y a dix ans, l'institut de médecine américain évoquait déjà la "nouvelle guerre" des sexes. Selon ce dernier, le fait de bien comprendre l'origine des différences sexuelles est capital pour mettre en place de nouveaux systèmes de prévention, de diagnostic et de traitement. Mais si la recherche scientifique prend le tournant, les spécialistes devront probablement modifier les posologies des médicaments en fonction du sexe de leurs patients.