L'addiction au téléphone : une maladie française ?

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Sueurs froides, mâchoire crispée et poings serrés, autant de réactions exprimées par la majorité des Français à l'idée de perdre son téléphone portable. Selon une étude IFOP menée en Janvier 2013, la majorité des Français se déclare dépendant à son téléphone portable.
Avec l'avènement du smartphone et l'émancipation d'Internet, le téléphone devient plus qu'un accessoire. Le temps de l'appel classique (appel vocal, d'une personne à l'autre et à l'échelle nationale) est révolu, laissant place à l'ère de la conversation vidéo, en conférence (plusieurs personnes en même temps) et à dimension internationale. 20 ans après le bon vieux Motorola 8800X réservé aux professionnels, le mobile apparait comme le meilleur ami de l'Homme, surtout en France.
Selon une étude menée par l'IFOP en janvier 2013, 95 % des Français possèdent un téléphone portable, et parmi eux, plus de la moitié utilisent un smartphone (53 %), contre 52 % qui se servent d'un portable "classique". Une petite partie (5 %) dispose donc de 2 téléphones. Seuls 5 % des Français ne possèdent pas de téléphone portable, et ne sont donc pas comptés dans les résultats suivants.
 
 
Quand le portable devient teléphobique
Les émotions en cas de perte sont intenses, variées et en grande majorité négatives : 90 % des Français se sentent ennuyés, énervés, stressés, frustrés voire paniqués pour les plus accros. Seuls 9 % de marginaux se prétendent indifférents. Les raisons de cette inquiétude largement partagée, sont diverses et différentes en fonction du type d'appareil possédé. La perte des contacts est l'élément le plus communément partagé, mettant d'accord 45 % des phone-addicts, représentés majoritairement par les possesseurs de téléphone classique. Le cout du téléphone arrive en 2e position, représenté majoritairement par les détenteurs de smartphone. Puis le désagrément de ne pas avoir de téléphone, tout simplement, est la troisième cause, concernant un tiers (30 %) de la population interrogée.
Etonnamment, ce désagrément est davantage ressenti par les propriétaires de mobile classique. Effectivement, la possibilité de joindre un tiers, ou d'être appelé est le but premier du portable ordinaire, à la différence du smartphone qui se tourne vers internet et le multimédia, devenant une sorte de journal intime avec accès à la vie privée (photos, messages, vidéos…) et aux données bancaires et qui nécessite d'être disponible partout, tout le temps.
 
 
La phone-addiction, difficile de décrocher
27 % des français consultent au moins toutes les heures, si ce n'est plusieurs fois par heure (40 % pour les utilisateurs de smartphones et 13 % pour les mobiles classiques).Ainsi, quelle que soit l'heure et l'endroit, un œil est toujours posé sur le petit écran, même devant la télévision (39 %), dans son lit avant de s'endormir (34 %) et en se réveillant le matin (31 %). La consultation du téléphone se fait seul (aux toilettes : 24 %) mais aussi en pleine discussion avec quelqu'un (21 %) voire pendant un repas avec d'autres personnes (21 %) ! Une niche (6 %) ressent même le besoin de consulter son téléphone au cinéma, les films durant généralement plus d'une heure.A chaque situation, les possesseurs de smartphones sont largement majoritaires.
Dans le cadre professionnel, le téléphone prend là encore de plus en plus d'importance puisque 52 % des Français consultent leurs téléphones portables en dehors du temps de travail (le soir, durant le weekend ou pendant les vacances) pour consulter des informations professionnelles.  49 % le consultent avant d'aller au travail, dès le petit déjeuner ou sur le trajet. Ainsi, 48 % des utilisateurs de téléphones ne sont pas favorables au développement du travail nomade (télétravail), dont 19 % ne le souhaitant pas du tout. A l'opposé, 52 % aimeraient que ce service se développe, 19 % le souhaitant vivement.