Berges de Seine piétonnes : qu'est-ce que ça change ?

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Berges de Seine piétonnes : qu'est ce que ça change ?
Berges de Seine piétonnes : qu'est ce que ça change ?

Après des mois de débats, le Conseil de Paris a voté le 26 septembre le projet de piétonnisation des berges de Seine rive droite. Malgré l'avis négatif de la commision d'enquête publique en charge du dossier, l'opposition d'élus de droite, notamment de banlieue, les 3,3 km du quai Georges Pompidou seront fermés aux voitures. Anne Hidalgo, Maire de Paris a salué une "décision historique", "la fin d’une autoroute urbaine" et "la reconquête de la Seine".

Moins de voitures au cœur de la capitale…

Après la piétonnisation de la rive gauche de la Seine, du Musée d'Orsay au Pont de l'Alma, inaugurée en 2013, c'est au tour de la rive droite d'être rendue aux promeneurs. La voie Georges Pompidou est désormais fermée à la circulation automobile sur le quai bas, de l’entrée du tunnel des Tuileries (1er arrondissement) au pont de l'Arsenal (4e arrondissement). Le préfet de police de Paris a donné son accord pour tester pendant 6 mois la piétonisation de la voie express et évaluer son impact.

Les quelques 43 000 véhicules qui circulaient quotidiennement sur ces berges, doivent désormais emprunter un nouvel itinéraire, les quais hauts ou le boulevard Saint-Germain notamment. Selon les premiers chiffres de la Direction de la Voirie et des Déplacements de la mairie de Paris, l'impact de la fermeture des voies sur berge rive droite est moins fort que prévu.

Les données de l'étude comparent les 3 premières semaines de septembre 2015 avec les 21 premiers jours de septembre 2016, lorsque les quais bas sont restés fermés à la circulation après la fin de Paris Plage. Le trafic a bien augmenté sur les quais hauts, que se soit le soir ou le matin (de +73% à +13% aux heures de pointe). Idem sur le boulevard Saint-Germain, identifié comme l'axe principal de report, surtout le matin (+41%).

Mais, le nombre de voitures est bien inférieur à celui prévu par l'étude d'impact : -9% le matin et -22% le soir sur les quais hauts ; -12% le matin et -3% le soir boulevard Saint-Germain.  Ce premier bilan souligne que de nombreux usagers ont déjà changé de mode de transport, confirmant le phénomène d' "évaporation" de la circulation lorsque des obstacles sont posés.

Concernant les temps de parcours, ils sont plus longs mais sur des durées assez courtes : 20 minutes, au lieu de 11, pour aller de la Concorde à Bercy via le boulevard Saint-Germain le matin. Mais sur ce même parcours, le soir, les conducteurs restent une minute de moins (21 mn) dans leur véhicule par rapport à l’an dernier.

… Et moins de pollution

Pour la mairie de Paris, la piétonisation des berges de la rive droite est une "avancée décisive" pour la santé publique, l'environnement, et la qualité de vie des habitants. Anne Hidalgo, qui a fait de la lutte contre le trafic automobile un de ses fers de lance, a rappelé que la pollution de l’air provoquait "2 500 décès chaque année" dans la capitale et 6 500 dans la métropole du Grand Paris. Le trafic "génère aujourd’hui deux tiers des émissions de dioxyde d’azote et 56% des particules fines dans Paris", a-t-elle dit.

La ville de Paris espère ainsi faire tomber de 15% en moyenne la pollution au dioxyde d'azote, non seulement avec la baisse de trafic mais aussi avec l'étalement dans l'espace des 43 000 véhicules. Les mesures effectuées par Airparif lors la "Journée sans voitures" organisée à Paris le dimanche 25 septembre plaident dans ce sens. "Par rapport à un dimanche comparable (le 11 septembre 2016, sans restrictions de trafic mais avec une météorologie similaire), une baisse moyenne de 20% à 35% de dioxyde d’azote a été observée sur les stations d’Airparif situées dans le périmètre concerné".

Sources : pourquoidocteur.fr ; lemonde.fr ; evous.fr

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