Bientôt des boîtes noires dans les voitures ?

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Au même titre que ceux des avions, nos trajets en voiture pourront être restitués techniquement à l’avenir. C’est en tout cas ce qu’a évoqué le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, lors d’une séance plénière du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) ce vendredi 21 juin. Afin de limiter les accidents, le ministre a soulevé plusieurs points concernant la sécurité routière : l'installation de boîtes noires, l'étude sur le délai d’obtention du permis, la remontée inter-file des deux roues ainsi que l'interdiction du kit-main libre. Petit retour sur les probables mesures à surveiller dans les mois qui suivent.

La plus grande idée évoquée ce vendredi 21 juin était l’installation de boîtes noires dans nos véhicules. De la même façon que pour un avion, ces boîtes pourront alors indiquer les données techniques d’un accident.

Des boîtes noires pour mieux prévenir des accidents

Mais attention, n’allez pas croire que ces boîtes épieront vos faits et gestes ainsi que votre vie privée. Elles n’ont pas pour objectif de recenser les déplacements effectués, mais plutôt les manœuvres opérées par le conducteur quelques secondes avant l’accident. Ces enregistreurs de données d’accidents seraient donc bénéfiques pour comprendre la cause d’un accident. Du côté du conducteur, le fait de savoir que ses mouvements sont "surveillés" le rendra probablement plus responsable de ses actes.

Comme l’indique le Figaro, ce système de boîtes noires existe déjà aux États-Unis, mais de façon optionnelle uniquement. Pour autant, cela n’empêche pas 96 % des conducteurs américains de l’avoir adopté. Les effets ne se sont pas fait attendre : au bout de quelques mois, les accrochages avaient chuté de 36 %.

En France, le projet vient à peine d’être évoqué puisqu’il s’inscrit dans les propositions du plan 2011-2020 de la Sécurité routière de Commission européenne.

Réduction de la vitesse : radars et limitations

D’après les statistiques du CNSR, le nombre de tués sur la route était de 3 045 l’an passé. Pour le Ministre de l’Intérieur, l’enjeu est d’atteindre la barre des 2 000 morts accidentées d’ici 2020.

Pour ce faire, il veut diminuer les excès de vitesse, d’une part en  augmentant le nombre de radars sur nos routes d’ici la fin de l’année - ainsi, 4 200 radars contrôleront les vitesses des automobilistes en France - d'autre part, Manuel Valls a aussi évoqué la simple réduction de vitesses sur les routes secondaires, bien qu’il reconnaisse la difficulté de mettre en œuvre cette limitation tant elle est onéreuse.

Vers la fin du kit-main libre ?

Le téléphone étant interdit au volant, le kit-main libre lui était toujours autorisé. Or, ce comportement qui multiplie les accidents par trois causerait une déconcentration similaire à celle que produit le téléphone portable. Le CNSR avance donc l’idée d’interdire tout accessoire permettant de téléphoner dans un véhicule avec écouteurs, casques ou oreillettes. Pour l’heure, si le Conseil prône son interdiction, il n’en sera question que dès la fin de l’année.

Le ministre a également demandé au CNSR d’étudier dès le mois prochain le cas de l’examen du permis de conduire. L’objectif est aujourd'hui de réduire le délai d’obtention du permis, la moyenne de 86 jours aujourd’hui étant jugée bien trop longue.

Gilet-jaune obligatoire et réflexion sur la remontée inter-file chez les motards

En ce qui concerne les motards, le CNSR a voté pour le port du gilet-jaune fluorescent. Les conducteurs des deux-roues ne seront pas obligés de le porter en conduisant, mais tout comme les voitures, il sera obligatoire d’en détenir un dans le véhicule. De plus, le CNSR demande l’uniformisation des plaques d’immatriculation des 2 et 3 roues afin de rendre la règlementation plus souple.

Toujours concernant les motards et leur sécurité, le ministre a souhaité évoqué une pratique illégale mais tolérée chez les motards : la remontée inter-file des deux-roues. Cette demande a par ailleurs été saluée par la FFMC (Fédération française des motards en colère), qui juge cette pratique, peu accidentogène, devrait rester légale tout en étant mieux encadrée.

Sources : Le Figaro, Le Monde, Europe1