Le bruit des avions augmente les risques cardiovasculaires

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Vous en avez certainement déjà fait l'expérience : les bruits d'avion, ça agresse, ça irrite et ça fatigue. Mais selon une étude anglaise au long cours, ces derniers induiraient des risques plus néfastes qu'on ne l'imagine : les riverains exposés aux vacarmes des avions des aéroports seraient ainsi considérablement plus enclins à finir un jour à l'hôpital pour des problèmes cardiovasculaires.

À en croire le résultat d'une étude anglaise réalisée autour de sept aéroports européens, et tout particulièrement au niveau des 3,6 millions de personnes installées près de l'aéroport londonien d'Heatrow, le fait d'entendre continuellement des bruits d'avion auraient une incidence néfaste parfois décisive sur le système cardiovasculaire.

Pour en arriver à cette conclusion, l'équipe de chercheurs de l'Imperial College de Londres a étudié minutieusement la zone autour d'Heathrow, d'où décollent et atterrissent 480 000 vols par an. Résultat : c'est bel et bien le volume sonore subi par les populations qui est à l'origine de leurs maux. Pour rappel, si une conversation à voix basse n'excède pas les 30 dB, un avion au décollage atteint quant à lui les 150 dB.

24 % de risques en plus de décéder d'un AVC

D'autre part, les chercheurs ont établi le nombre d'hospitalisations et de décès entraînés par des infarctus, accidents vasculaires cérébraux ou maladies cardiovasculaires. Résultat : les 70 000 habitants vivant dans les zones excédant les 63 dB (soit le volume d'une conversation animée entre deux personnes) courent un danger 24 % plus élevé que les autres de succomber d'un AVC, et 14 % de subir des troubles cardiovasculaires.

Comment expliquer ce phénomène ? Par le stress et la lassitude induits par un bruit sourd, que celui-ci soit brusque ou régulier. Car via l'augmentation de la pression artérielle et la fréquence cardiaque, le système vasculaire s'en trouve fragilisé, ce qui peut sur le long terme être fatal. Toutefois, ce risque est quant même deux à trois fois moins élevé que celui observé chez les fumeurs ou les sédentaires.

Reste néanmoins que la conclusion mise en évidence par les chercheurs de l'Imperial College de Londres ne s'appuie que sur des données de 2001. Or, entre temps, les normes encadrant le bruit ont été fortement durcies, ce qui a eu pour effet de faire chuter les nuisances sonores.

Sources : TopSante, 20minutes