Le chauffage électrique : un problème de bien public ?

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Une étude de l’UFC-Que choisir publiée mardi dernier dénonce les surcoûts imposés par l’usage du chauffage électrique. L’association propose un "New Deal énergétique" afin de faire face aux pics de consommation.

30 % des Français utiliseraient le chauffage électrique, soit beaucoup plus que nos voisins européens. Cette utilisation entraîne des surcoûts faramineux en hiver, lors des pics de consommation. Ce ne sont pourtant pas les foyers concernés qui payent ces suppléments d’après l’association de consommateur, mais bien l’ensemble des Français. Les consommateurs de chauffage électrique ont une facture allégée de 8 % par rapport à ce qu’ils devraient payer selon l’étude. Une baisse compensée par une surfacturation de 2 % des familles avec d’autres types de chauffage. L’UFC-Que choisir dénonce une mesure inégalitaire, des surcoûts "intolérables" et un "impact économique désastreux". Elle explique que la France a dû doubler sa capacité de production énergétique, et donc de ses parcs nucléaires entre autres, pour faire face à ces pics de consommation. L’achat du gaz et du fuel par l’Etat est également ruineux.

Urgence de la mise en place de la transition énergétique

Face à ce constat, l’association préconise un "New Deal énergétique" et insiste sur l’urgence de la transition énergétique dans l’Hexagone. Elle estime que ses surcoûts, aujourd’hui peu visibles du fait de leur mutualisation, prendront une place centrale d’ici 2020 avec l’application de la loi Nome (sur l’ajustement prix/usage du chauffage) et une augmentation des prix de l’ordre de 50 %.

Le débat sur la transition énergétique qui débute aujourd’hui ne compte pas l’UFC dans ses membres. C’est pourquoi cette dernière a publié deux jours auparavant ses conseils et revendications : il faudrait revaloriser les politiques incitatives d’efficacité énergétique des logements à l’aide d’un aménagement de la taxe foncière (relatif aux travaux effectués) et la mise en place d’un système de bonus/malus. Cette mesure devrait s’accompagner de la mise en place d’un investisseur tiers venant en aide aux foyers dont les revenus seraient trop limités pour effectuer de tels travaux. Cet investisseur serait remboursé sur les économies réalisées. Enfin, l’association préconise à l’Etat d’effectuer un audit énergétique du parc de logement national afin d’adapter l’offre à la demande. L’association relève en effet que la consommation moyenne d’électricité (chauffage excepté) tourne autour de 60 GW quand la capacité globale des parcs énergétiques français est de 123 GW. Des chiffres qui font réfléchir à l’équilibrage de l’offre et de la demande, mais également à la nécessité d’isolation de l’ensemble des logements français.