Les Français deviennent des buveurs de qualité

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Les Français bouderaient-ils le vin ? Loin de là, selon une étude sur la consommation d’alcool des Français, ces derniers favoriseraient plutôt la qualité à la quantité. On boit moins certes, mais lorsque l’on trinque c’est avec du vin à un prix supérieur. Serions-nous devenus des buveurs de qualité ? On peut se le demander, d’autant plus qu’une récente étude révèle que le plaisir que procurerait la bière viendrait surtout de son goût et non de l’alcool absorbé.

Entreprise et Prévention, une association rassemblant 19 marques d’alcool afin de lutter contre la consommation excessive, a réalisé un baromètre  sur la consommation d’alcool en France. Cette étude s’est appuyée sur un échantillon de 26 695 personnes interrogées, et à première vue les Français semblent boire de moins en moins de vin qu’il y’a un demi siècle.

Un plus grand budget pour plus de qualité

Il est loin le temps où le consommateur moyen Français buvait 257 litres par an comme en 1961, désormais il est  passé à 86 litres par an (soit à peine un verre par jour). Aujourd’hui le constat est clair : le Français boit moins, un sur dix boit quotidiennement de l’alcool. Les Français deviennent des buveurs occasionnels.

C’est dans le panier et dans le porte monnaie du consommateur qu’il y’a du changement. De 2007 à 2012, la quantité d’alcool achetée est passée de 80 à 72 litres. A l’inverse le ticket de caisse s’est agrandi : il atteignait 313 euros en 2007 alors qu’actuellement le Français paye en moyenne 322 euros.

Ce n’est donc pas la crise qui ralentit leur consommation, les Français favorisent plutôt la qualité à la quantité, quitte à mettre quelques euros de plus.

En revanche, c’est la faiblesse du pouvoir d’achat en dehors du domicile qui est constaté. Dans des lieux où la consommation d’alcool est propice (bar, restaurants)  55 %, soit plus de la moitié des Français s’abstiennent de boire. Un comportement qu’on peut lier avec la hausse des droits des spiritueux et qui ne s’améliorera pas avec la hausse de la taxe concernant la bière en 2013.

Le goût libérateur de la dopamine

Et si on favorise la qualité, c’est peut être parce que le goût de l’alcool plait beaucoup au consommateur. Selon un sondage Ifop datant de novembre 2012 les Français sont également des amateurs de la pinte, plus de deux Français sur trois boivent de la bière de manière régulière ou occasionnelle. Une récente étude américaine a conclu que le plaisir de boire une bière viendrait non pas de l’alcool mais de son goût.

La seule saveur de la bière libèrerait de la dopamine, un neurotransmetteur de plaisir transmis par le cerveau quand il juge une expérience "bénéfique".

Ce constat vient d’une étude menée par chercheurs de l’Indiana University School of Medicine, ils ont analysé 49 personnes avec des rapports différents avec l’alcool.

Ils ont vaporisé dans la bouche de chaque cobaye différent types de liquides tous les quarts d’heure. Les chercheurs ont commencé par de l’eau, puis des boissons énergisantes et enfin leur bière favorite. Après chaque vaporisation l’activité du cerveau était étudiée par des scans.

L’étude montre que lorsqu’il s’agit de la bière, le seul signal du goût provoque la libération de la dopamine. Ainsi, avant même que l’alcool n’entre dans le corps, le cerveau analyse déjà la sensation de plaisir et donne envie aux hommes de boire.

Cela prouverait que le goût, seul, agirait sur les fonctions du cerveau puisqu’il provoque du désir.

Les chercheurs ont d’ailleurs pu comparer que les niveaux de dopamines variaient d’un individu à un autre. Pour les scientifiques cela expliquerait la forte probabilité d’hériter du facteur de l’alcoolisme au sein d’un cercle familial. En effet ceux ayant un antécédent familial lié à l’alcool possèderaient un taux plus élevé que les autres. L’envie de boire serait donc plus forte chez ces individus.

Sources : Slate ; Huffington ; le Parisien