En France, les prix des transports urbains sont inférieurs à la moyenne

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Comme souvent, en matière de transports, l'été est propice aux augmentations de tarifs. Qu'à cela ne tienne : la hausse va atteindre +5,8 % à Bordeaux et +7 % à Tours le 1er août, +3,98 % à Charleville-Mézières le 25 août, ou encore +3,37 % à Strasbourg en septembre. Et pourtant, les prix des transports publics, en France, comptent toujours parmi les moins coûteux d'Europe…

Une progression des abonnements de l'ordre de 10 % en quatre ans à Strasbourg, c'est ce qu'a récemment relevé le site Rue89. Il faut dire que les vacances sont souvent le moment choisi par les collectivités territoriales pour revaloriser le prix des transports publics, tout en misant sur l'amnésie des usagers à la rentrée. Une stratégie pour le moins regrettable pour les ménages, en comparaison des récents coûts de pouce destinés aux minima sociaux. Pour cette année, les élus soulignent que l'augmentation de tarif s'explique par la hausse de la TVA, qui a atteint 10 % (contre 7 % auparavant) le 1er janvier 2014. Un mécanisme qui n'avait jusqu'à aujourd'hui que faiblement été répercuté.

Résultat, à l'heure où d'autres collectivités s'apprêtent à suivre le même chemin, et tandis que la Ville de Toulouse a promis la construction d'un métro en attente de financement supposant une hausse des prix, de nombreux acteurs ne manquent pas de critiquer les augmentations, actées ou à venir. Ainsi, le Front de gauche a voté contre la hausse prévue le 1er août à Bordeaux, et le PCF se demande à Strasbourg si les transports en commun ne sont pas désormais devenus "un produit de luxe". Pourtant, dans les faits, les tarifs des transports français sont loin d'être les plus coûteux d'Europe.

Les plus chers : Scandinavie, Allemagne et Royaume-Uni

Contrairement aux idées reçues, les prix des transports publics ne sont pas parmi les plus chers d'Europe. C'est en tout cas ce que montre un document sur l'évolution des prix depuis 10 ans, accessible sur le site de l'Union des transports publics (UTP). L'étude, rendue publique courant 2012, présente une carte où figurent les prix en vigueur sur les réseaux des plus importantes villes d'Europe. Or, c'est en Scandinavie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne que les tarifs sont les plus chers. Ainsi, le ticket à l'unité revient à 4 euros à Stockholm, 3,20 euros à Copenhague, 2,75 euros à Amsterdam ou encore 2,50 euros à Munich. Pour Londres, loin devant, il faut compter 4,7 livres, soit 5,40 euros. Enfin, les prix des abonnements mensuels sont compris entre 50 et 100 euros dans les pays du nord, et jusqu'à 140 euros à Londres. À noter qu'aucune évolution notable n'a été observée depuis 2012, selon l'UTP.

À titre de rapprochement, les prix pour Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Lille, compris entre 1,40 euro et 1,70 euro, figurent dans la moyenne des pays latins. Puisque le ticket revenait à 1,50 euro à Madrid, Milan ou Turin, 1,80 euro à Bruxelles et 2 euros à Barcelone. Cependant, c'est à l'est ou au sud que les tarifs sont inférieurs, comme à Porto (1 euro), Sofia (0,50 euro) ou encore à Bucarest (0,30 euro). Mais leur PIB n'est pas celui de la France. Bref, pas de quoi s'alarmer outre mesure, donc, des prix pratiqués dans l'Hexagone en la matière.

Sources : lemonde, utp, sudouest, mobilicites