Google : êtes-vous responsable des suggestions automatiques ?

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Google vient d'être jugé non responsable des suggestions de son moteur de recherche. Lorsque vous tapez quelques mots sur votre moteur de recherche (il peut s'agir de Google, Bing, Yahoo!...), celui-ci vous propose des "suggestions", représentées dans un bandeau qui s'ouvre sous votre texte, avec une sélection de choix. La question est : d'où viennent ces choix ? Est-ce une sélection selon vos goûts, selon les recherches les plus tapées… ou est-ce une influence du moteur de recherche ?

En 2011, une société lyonnaise a porté plainte pour injure publique et diffamation contre Google : les suggestions du moteur de recherche proposaient "escroc" lorsque vous tapiez le nom de la société en question dans la barre de recherche. Pourtant, si la Cour d'Appel de Paris avait confirmé la condamnation de Google en décembre 2011, la Cour de Cassation l'a annulée la semaine dernière, en juin 2013 : il s'agirait de hasard.

Hasard et algorithme ne font pas bon ménage

En effet, Google s'est défendu en affirmant ne pas toucher au système de suggestions, fondé sur un "algorithme automatique" aux "résultats aléatoires". Ce n'est pourtant pas la première fois que Google fait scandale et polémique dans ses suggestions. En 2011, le groupe avait été accusé de laisser des suggestions jugées racistes concernant certaines personnalités.

D'ailleurs, le géant Google vient encore de se faire épingler par les internautes pour mauvaise conduite envers ses camarades. En effet, à la suite de la sortie de la dernière console de jeu Microsoft, baptisée Xbox One, les internautes américains se sont aperçus que lorsque vous tapiez "la xbox one est" ("the Xbox One is"), vous tombiez sur des suggestions telles que "moche" "nulle" "une blague"… Alors que si vous tapiez les mêmes termes sur le moteur de recherche Bing, vous n'aviez comme seule et unique suggestion le mot "incroyable", relaie le journal The Atlantic.

Au regard d'une telle différence, la question s'est immédiatement posée : Google trafique-t-il oui ou non ses suggestions pour nuire à Microsoft ? Selon un porte parole de Google : "les requêtes de recherche que vous voyez dans le cadre de saisie semi-automatique sont un reflet de ce que les gens recherchent sur Google", rapporte le Daily Mail. Il s'agit d'un algorithme.

les suggestions automatiques sont un reflet de ce que les gens recherchent sur Google

Les suggestions : véritable reflet des internautes ?

En principe, les suggestions de recherches sont établies par rapport à vos recherches antérieures et habituelles, qui vous orientent vers le même univers. Outre cela, le moteur de recherche fait des croisements entre les sites ou termes similaires. De sorte que si vous tapez "ordinateur", vous aurez des propositions de sites informatiques. De plus, l'algorithme se fonderait sur les termes les plus utilisés par les internautes. Il suffira donc d'une homonymie pour que vous recherchiez un terme et tombiez sur des sites moins recommandables ou que vous soyez vous-même victime de recoupements peu honorables.

C'est le cas de nombreuses personnes, notamment celui de Philippe Jarlot, un chef d'entreprise qui a été condamné en 2011 à 2 ans de prison avec sursis en plus d'une amende de 90 000 euros pour avoir licencié abusivement 130 salariés. Or, cette histoire a desservi un autre Philippe Jarlot, chef d'entreprise lui aussi, promoteur immobilier de MDH, qui a été assimilé à tort à l'ex PDG de Lenoir et Mernier.

La semaine dernière, Google a fait parler de lui en Angleterre. Lorsque les internautes tapaient "vidéo facebook de", les suggestions proposaient le viol d'une petite fille et la décapitation d'une femme. Et ce, malgré la politique de Google de traquer la violence et la pornographie.

Alors qu'il était jugé inadmissible que Google trafique le moteur de recherche en y faisant intervenir des humains, la question est finalement retournée : peut-être faudrait-il finalement que quelques cerveaux réels vérifient les suggestions afin d'éviter les raccourcis malheureux…

Sources : Legalis ; Daily Mail ; The Atlantic