Guerre des prix alimentaires : les hypermarchés sous le feu des critiques

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Le gouvernement a décidé de rappeler à l'ordre les enseignes de grande distribution, compte tenu des pratiques abusives appliquées sur les prix alimentaires. Objectif : faire cesser le "rapport de force entre un petit nombre d'acheteurs et de petites entreprises".

Selon une source gouvernementale, le gouvernement a rappelé à l'ordre la grande distribution, face aux pratiques abusives mises en œuvre par celle-ci sur les prix alimentaires. Jeudi soir, les ministres de l'Économie Arnaud Montebourg et de l'Agriculture Stéphane le Foll, de même que la Secrétaire d'État à la Consommation Carole Delga, ont reçu des représentants des distributeurs, des industries agroalimentaires et que des agriculteurs pour évoquer la question.

Dans le détail, la répression des fraudes (DGCCRF) a en effet identifié des comportements abusifs dans les relations qu'entretiennent certaines enseignes avec des fabricants agroalimentaires, et ce sur des contrats fraîchement débutés. Ce qui débouche sur des prix très bas préjudiciables pour les petites entreprises.

Application d'une guerre des prix, catastrophique en matière d'emploi

Au cours de la réunion, le gouvernement a donc demandé que de telles habitudes cessent. Et de prévenir que de lourdes sanctions feraient office de punition si la preuve de la responsabilité de chacun dans la guerre des prix était démontrée. Une source proche du gouvernement considère ce phénomène comme destructeur en matière d'emploi.

À noter que le but du gouvernement n'est non pas de limiter le pouvoir d'achat des Français mais de contourner "un rapport de force avec un petit nombre d'acheteurs et de petites entreprises". De fait, il est important de trouver le bon équilibre pour obtenir des "prix raisonnables".

Pour rappel, l'Association nationale des Industries Alimentaires (Ania), Coop de France (coopératives agricoles) et la FNSEA (agriculteurs) avaient évoqué le sujet dans une lettre ouverte adressée à Manuel Valls. Ces derniers considéraient alors que cette guerre des prix les plus bas possibles dans l'alimentation, renchérie et alimentée par les enseignes de la grande distribution entraînerait la perte de 15 000 à 20 000 emplois. En guise de réponse, un certain nombre d'hypermarchés avaient alors consenti symboliquement à ne plus faire de publicité pour les comparateurs de prix, qui renforce la bataille des prix bas.

Sources : franceagricole, itrmanager, ladepeche