Immobilier : les prix ne baissent pas et les acheteurs ne suivent plus

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Décidément, la crise frappe à tous les étages dans le secteur de l'immobilier. Le marché du neuf comme de l'ancien est largement touché. En cause : quinze années de hausses incessantes, des tarifs exorbitants, mais aussi parfois des logements vétustes proposés au prix de manoirs fastueux. Résultat : le marché est bloqué.

Selon de nombreux experts, la crise durable que traverse actuellement l'immobilier n'est pas si étonnante au regard des dernières années, souvent placées sous le signe de l'excès. Aujourd'hui, les acheteurs sont désormais bien moins nombreux et surtout bien plus vigilants que par le passé. D'après un sondage TNS-Sofres réalisé pour Logic-Immo, les Français seraient 51 % à penser qu'une baisse des prix pourrait avoir lieu dans les six prochains mois. Autrement dit, les futurs acquéreurs sont une majorité à estimer qu'un achat dans la configuration actuel du marché risquerait de leur faire dépenser beaucoup plus d'argent pour un bien égal. D'autant plus qu'une acquisition les engage dans des emprunts étalés sur 15 à 30 ans. Pour beaucoup, un achat contracté au mauvais moment peut avoir des conséquences néfastes sur toute une vie.

À l'heure actuelle, les primo-accédants sont presque exclus du marché compte tenu des prix prohibitifs. De semaine en semaine, les transactions dégringolent et la région parisienne est la zone la plus durement touchée. Il y a quelques jours, la Chambre des Notaires de l'Île-de-France a fait savoir que les ventes se sont effondrées de 20 % dans la région au troisième trimestre 2012 en comparaison à la même période en 2011. À Paris même, l'écroulement est de 19 %, mais les baisses encore plus importantes dans les départements de banlieue, avec – 24 % dans les Yvelines, - 26 % dans le Val-d'Oise et le Val-de-Marne, ou encore – 27 % en Seine Saint-Denis. À noter que le mouvement est identique dans la ville de Montpellier, alors même que cette dernière profite pourtant d'un flux démographique plus que satisfaisant.

Chaque division du marché de l'immobilier est durement touchée par ce marasme. Récemment, les ventes de logements neufs collectifs ont ainsi dévissé de 24,8 % sur l'ensemble de l'Hexagone au troisième trimestre, selon les chiffres récemment dévoilés par le ministère du Logement. Même chose dans l'ancien, où les ventes sont largement inférieures aux estimations, comme l'indiquent dans un communiqué les Notaires de France. Le record de transactions dans l'ancien établi en 2011 (830 000 ventes) semblent bien loin. Cette année, celles-ci ne devraient pas dépasser les 650 000 d'ici fin décembre. Et alors que les volumes de transactions continuent inlassablement de décliner, les baisses de prix restent encore largement hésitantes : sur un an, le prix des appartements n'a baissé sur l'ensemble de la France que de 0,5 %, les maisons de 1,5 %. Cependant, la ville de Paris, dont les prix augmentaient de manière fulgurante chaque année (+ 20 % en 2011), n'a connu qu'une légère hausse de 0,8 % cette année.

Dans la conjoncture actuelle, un large gouffre sépare toujours les acheteurs des vendeurs. Alors que les vendeurs ne semblent pas décidés à baisser leurs prix, les vendeurs ne souhaitent pas non plus franchir le pas. Tant et si bien qu'un climat de méfiance s'est durablement installé. D'après les spécialistes du secteur, il faudrait une baisse des prix de 10 à 15 % pour mettre fin au divorce.