Lutte contre l’alcoolisme : le Baclofène bientôt autorisé ?

Publié le  - Mis à jour le 

L’annonce faite lundi 3 juin par l’ANSM (Agence nationale de Sécurité du Médicament) sonne comme une grande avancée dans la lutte contre l’alcoolisme. Le Baclofène, un contractant musculaire, sera autorisé temporairement en tant que traitement contre l’alcoolo-dépendance dès cet été et pour une durée de trois ans. Ses bienfaits ont déjà rendu indifférents à l’alcool un grand nombre d’anciens buveurs excessifs.

S’il est envisagé pour aider les patients souffrants d’alcoolisme à guérir de leur dépendance, le Baclofène est utilisé depuis une quarantaine d’années en tant que relaxant musculaire.

Un médicament populaire pour faire face à l’alcool

L’absence d'autorisation de mise sur le marché ne l’empêchait pourtant pas d’être prescrit par près de 7 000 médecins qui vantaient son efficacité. Pour preuve : le Baclofène aurait réussi à conduire 50 % de buveurs excessifs vers l’abstinence, comme l’explique le professeur Philippe Jaury au journal Ouest-France.

En conséquence, même sans autorisation de mise sur le marché, ses prescriptions étaient autorisées par la Sécurité sociale. Commercialisé par Sanofi et Novartis à 3 euros la boîte, le Baclofène est aujourd’hui très répandu comme traitement. Résultat : près de 50 000 français souffrant de dépendance à l’alcool l’utiliseraient.

Vers une mise sur le marché officielle ?

Si la recommandation n’est pas officielle et qu’elle ne durera que trois ans à partir de cet été, elle permettra au Baclofène de bénéficier d’un meilleur encadrement et de faciliter sa prescription à un plus grand nombre de malades. En effet, jusqu’alors les ordonnances n’étaient délivrées uniquement qu’au cas par cas.

De plus, cette recommandation temporaire annonce peut être un prochain pas vers une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le Baclofène. Mais avant cela, deux études cliniques sont en cours sur ce traitement afin d’en connaître la réelle efficacité sur l’alcoolisme mais surtout d’identifier les potentiels risques à ses effets secondaires.

En effet, bien que le médicament soit salué pour sa réussite dans la guérison de l’alcoolo-dépendance, tout le monde ne peut l’utiliser. Comme tous les traitements, certains patients possèdent une tolérance et ne  peuvent pas forcément atteindre la dose minimale conseillée qui est de 150 mg. De plus, les premières expériences ont montré que les femmes seraient moins tolérantes au Baclofène que les hommes.

Enfin, d’autres questions sont encore à se poser avant sa mise officielle sur le marché, par exemple qu’advient-il du Baclofène une fois le patient indifférent à l'alcool ? Il faudra faire preuve de patience en attendant les conclusions des essais cliniques prévues pour l’année prochaine. 

Sources : Ouest-France ; Futura-science et Europe1