Mais au fait, combien gagnent réellement les pilotes d’Air France ?

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Depuis lundi, la plupart des avions d’Air France sont cloués au sol en raison d’un mouvement de grève initié par les pilotes de la compagnie – et aucune amélioration ne semble prévue jeudi. Objectif pour les syndicats : trouver un accord pour que le statut Air France – qui suppose un salaire plus élevé – soit applicable à l’ensemble des pilotes d’avions de plus de 100 places à travers toutes les différentes compagnies du groupe. Mais au fait, à combien s’élève les salaires des pilotes de la compagnie française ?

Jusqu’à présent, la direction d’Air France a refusé d’étendre à tous les pilotes d’avions de plus de 100 places des différentes compagnies du groupe le statut Air France. Il faut dire qu’un pilote de la compagnie coûte nettement plus cher qu’un autre de chez Transavia et Hop !, respectivement filiale low-cost et compagnie régionale du groupe. Qu’importe : les syndicats SNPL, Spaf et Alter demandent à ce que le statut soit élargi.

155 000 à 196 000 euros par an chez Air France

Si l’on prend uniquement en considération les rémunérations et les prestations sociales, une heure de vol est 27 % plus coûteuse dans le cas d’un pilote Air France que chez un homologue Transavia. Selon une information du quotidien Le Parisien, même si les salaires de base des pilotes d’Air France et de Transavia évoluent chacun aux alentours de 75 000 euros brut par an, la différence augmente fortement, au gré de l’ancienneté.

Ainsi, si un commandant de bord moyen-courrier gagnera 139 000 à 160 000 euros brut annuels au sein de la filiale low-cost, son homologue d’Air France touchera pour sa part 155 000 euros à 196 000 euros brut. En outre, il faut savoir que cette différence se creuse encore davantage lorsque l’on prend en compte le temps de travail, largement moins intéressant pour les 155 commandants de bord de Transavia. Ces derniers réalisent en effet une moyenne de 700 heures de vol par an, alors que ceux d’Air France tournent autour 630 à 678 heures au total – il s’agit d’un des temps de vol les plus bas d’Europe.

Enfin, d’autres petits plus viennent élargir cet écart, comme une mutuelle, une caisse de retraite, un comité d’entreprise et des billets avantageux pour la famille – avec des conditions plus profitables chez Air France que dans la filiale low-cost.

Un mouvement "indécent" et "corporatiste", pour la CFDT

Depuis le début de la semaine, secrétariat général de la CFDT et majorité socialiste s’accordent à qualifier le mouvement de grève comme respectivement "indécent" et "hors de propos". Bien conscient du risque qu’encourt le mouvement de se voir réduit à la simple défense d’un statut où les salaires sont astronomiques, les syndicats de pilotes ont choisi d’axer le combat pour l’emploi et contre la délocalisation. Ce qui n’est en un sens pas complètement faux puisque le développement de Transavia en Europe va créer des emplois à l’extérieur de l’Hexagone, et beaucoup moins à l’intérieur.

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Sources : leparisien, lemonde, lefigaro