À l'origine, le TGV a été pensé comme un train volant

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Saviez-vous que le TGV avait au départ été imaginé comme un aérotrain ? Tant et si bien qu'il n'était ni question de rails, de gare ou encore de passage à niveau…

À partir des années 60 et surtout dans les années 70, le train de demain était pensé par bon nombre d'ingénieurs comme un appareil hybride à mi-chemin entre l'avion et le wagon. Résultat, la société française Bertin, pionnière dans ce domaine, créa au cours de cette décennie une série de prototypes étonnants. Ces derniers ont d'ailleurs récemment fait l'objet d'une série de photos réalisée par le site phare de l'exploration urbaine Neverends, depuis les entrepôts de Limoges où ils sont actuellement conservés.

Reste que ces engins extraordinaires conçus par l'ingénieur Jean Bertin et dorénavant inaccessibles au grand public ont laissé quelques traces dans le paysage français. C'est notamment le cas de ces rampes de lancement et pistes d'essai aujourd'hui laissées en friche près d'Orléans, où des voies avaient été construites pour tester l'appareil. À noter qu'au cours des essais, l'aérotrain – sorte de train sur coussin d'air – atteindra une vitesse bien supérieure à celle du TGV (430 km/h contre 318 km/h alors).

Un projet abandonné au profit du TGV

Alors que ce projet insolite, qui n'avait que pour seule ambition de relier les villes entre elles, était sur le point de se concrétiser, grâce notamment à un contrat de construction conclu en 1974, l'État décida finalement de revenir sur sa décision. Un choix qui permit d'aboutir au TGV que l'on connait. À en croire les spécialistes s'intéressant au cas Jean Bertin, ce retournement de situation s'explique surtout par des raisons politiques et économiques.

Ainsi, l'État aurait préféré préserver l'image immuable de la SNCF et de ses chemins de fer, qui lutta d'ailleurs vivement contre l'aérotrain de Bertin par peur d'une concurrence. Un an après avoir été écarté définitivement par le gouvernement, l'ingénieur décéda, enterrant sa création avec lui dans les tréfonds de l'oubli. Mais ce ne serait sans compter les nombreux passionnés qui s'attachent aujourd'hui encore à faire perdurer le mythe et l'héritage de Jean Bertin.  

Avis aux nostalgiques, il se pourrait bien que les derniers wagons de l'aérotrain fassent une apparition cette année à la Foire de Paris 2013 (30 avril au 12 mai), selon le forum Aérotrain.

Sources : Neverends, Le Monde, Slate, Aérotrain.fr