Pessimiste et râleur, le Français se sent pourtant heureux et bien intégré

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Le Français est-il aussi malheureux qu’on le pense ? En mai une succession de facteurs (hausse du chômage, pouvoir d’achat toujours aussi faible, météo déprimante…) minait le moral des toits français au point d’atteindre un niveau record de pessimisme. Pourtant, lorsqu’il se compare aux autres pays, le Français relativise et déclare que l’on vit bien dans l’Hexagone. Ainsi, à travers les aléas de la situation économique actuelle, le Français aurait tendance à être plus heureux qu’on ne pourrait le croire.

Les Français feraient-ils la moue ? A en croire un sondage de BVA (Institut d’études de marché et d’opinion) : oui. L’indicateur synthétisant la confiance des ménages affichait 79 points en mai dernier, un record depuis sa création en 1979. Il bat ainsi la période morose de juillet 2008 où la crise financière émergeait tout juste. Mais à l’inverse de 2008 où l’inflation était causée uniquement par une hausse du pétrole, aujourd’hui ce sont de nombreux facteurs qui influent sur le moral des Français.

Une hausse record du pessimisme français

Si on en croit les chiffres, le Français est dans une impasse puisqu’il n’a aucune confiance dans les derniers mois écoulés, et encore moins dans ceux à venir. C’est donc la confiance des ménages en leur situation financière passée qui chute le plus brutalement diminuant de 10 point d’avril à mai. Mais c’est aussi de l’avenir que les Français se méfient, semblant avoir perdu tout espoir. Pour preuve : leur opinion sur leur niveau de vie future ne fait que diminuer progressivement atteignant un niveau historique en mai, en perdant 2 points supplémentaires.

C’est en partie l’accumulation de mauvaises nouvelles qui rend les ménages méfiants. Le chômage croissant devient une menace : encore aujourd’hui l’Insee prévoit qu’il atteindra les 10,6 % prochainement (le record étant de 10,8%). Les salariés ont le sentiment que la hausse des salaires sera plus limitée à l’avenir, alors qu'une hausse des prélèvements généralisée est prévue. Puis enfin, n’oublions pas le mauvais temps qui a frappé comme une épée de Damoclès sur le moral des ménages ces dernières semaines.

Par conséquent, le pessimisme motive le Français à épargner. Au mois de mai, ils ont été plus nombreux qu’avant à privilégier l’épargne de précaution, les assurances-vie et les livrets, en tête.

Le relativisme à la française

Pourtant si le Français est pessimiste, il n’en reste pas moins heureux si l’on en croit les chiffres du même institut (BVA pour le Monde) publiés début juin. Mieux encore, 89 % des interrogés se sentent bien intégrés, et même s’ils jugent que la situation de la France va "moins bien qu’avant", ils reconnaissent que l’on vit mieux en France que dans n’importe quel pays du monde.

Et contrairement aux idées reçues, les ménages souhaiteraient du changement face à la situation inquiétante que vit le pays. Beaucoup veulent approfondir les réformes (74%). Le Français estime aussi que les services publics et le modèle social français sont un exemple pour le futur. Quant aux atouts de la France beaucoup déclarent que le Made in France (53 %) et les PME (59 %) sont de réels avantages pour l’avenir.

Sources : Les Echos ; Le Parisien ; Le Point et Le Monde