De plus en plus de séniors travaillent pour arrondir leurs fins de mois

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De plus en plus de séniors travaillent pour arrondir leurs fins de mois
De plus en plus de séniors travaillent pour arrondir leurs fins de mois

Alors qu’un débat sur l’âge légal du départ à la retraite est en cours, en France les séniors sont de plus en plus nombreux à continuer une activité. Jardinage, bricolage, repassage ou tricot, les activités ne manquent pas pour les retraités. Avec la faiblesse du pouvoir d’achat en 2013, ces travaux permettent surtout d’arrondir les fins de mois difficiles mais également de conserver un lien social. Petit récapitulatif sur ces retraités-travailleurs de plus en plus nombreux.

Mis en place depuis 2009, le cumul emploi-retraite permet de bénéficier d’une pension et d’un revenu d’activité. Avec la crise et la faiblesse du pouvoir d’achat, l’allègement de ce dispositif attire plus d’un sénior. Pour preuve l’année dernière, on estimait que près de 500 000 retraités pratiquaient une activité complémentaire selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales. En neuf ans ce chiffre a triplé.

Internet pour trouver son activité

Et les séniors se mettent à la page. Finies les petites annonces sous la forme de papier. Désormais la toile internet est l’outil indispensable pour trouver son activité. Le nombre de sites de recherches d’activités destinés aux retraités a explosé ces dernières années. Bricolage, jardinage, repassage, aides aux enfants, … les activités sont nombreuses pour compléter les fins de mois difficiles.

Et le contexte actuel intensifie le nombre de ces nouveaux demandeurs. Pour preuve, la fondatrice du site "seniorsavotreservice.com", Valérie Gruau, confie que le nombre d’inscription a grimpé entre l’été 2011 et 2012. Aujourd’hui, il regroupe près de 45 000 recruteurs pour 80 000 candidats !

Des fins de mois difficiles

Pour 65 % des retraités interrogés cette activité aide surtout à terminer les fins de mois selon une étude IFOP de juillet 2010. En effet, selon Daniel Druesne de la CFDT-Retraités, on estime que près de 10 % des retraités toucheraient une pension mensuelle inférieure à 600 euros.

Ainsi, Paris-Normandie relate le témoignage d’un jeune retraité qui touche une pension entre 1 500 et 2000 euros, il considère sa propre situation "(…) pas facile tous les mois". Afin de s’assurer une situation stable, il complète sa pension par des tâches de bricolage rémunérées 14 € par heure.

D’après Le Monde, les personnes âgées à la recherche d’une activité supplémentaire sont plus souvent de jeunes retraités entre 55 et 65 ans et se constitue d’un grand nombre de femmes. Cela s’explique en partie par le fait que deux-tiers  d’entre elles n’ont pas assez cotisé durant leur vie professionnelle, ainsi que par l’accroissement des divorces. Dans ces cas de figures, il leur est difficile de subvenir correctement à leurs besoins.

Un lien social avant tout

En dehors du contexte économique, si la plupart des retraités proposent leurs services c’est d’abord pour continuer à rester actif. Ainsi l’Union des Auto-entrepreneurs a remarqué que sur les 770 000 actifs sous ce régime, 20 % seraient des retraités.

Pour beaucoup, en plus d’arrondir les fins de mois, ces activités leur permettent de maintenir le lien social sans pour autant subir le stress d’une vie de salarié.

Avec près de 18 % de séniors en France selon l’Insee, plusieurs entreprises emploient ces retraités volontaires. C’est le cas pour cette jeune société "Mamy Factory" dont la fondatrice voulait lier le savoir faire traditionnel tout en étant moderne. Après avoir publié son annonce elle a reçu près de 2500 candidatures de personnes âgées. En général, ces 200 à 500 euros supplémentaires finissent soit dans un compte épargne ou dans des futures vacances. Mais pour beaucoup de ces femmes à la retraite, cette activité alliant plaisir et passion est surtout une revanche sur la retraite.

Avec la génération à venir, le travail des retraités à un bel avenir devant lui. En effet, ces futurs retraités auront davantage connu des aléas de carrières c'est-à-dire des périodes où l’on ne cotise pas (le chômage, travail à temps partiel…).