Le préservatif est has-been, les jeunes n'en veulent plus

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Seuls 4 étudiants sur 10 utiliseraient systématiquement un préservatif. Alcool, laxisme, gêne, nombreuses sont les raisons pour délaisser le latex au profit du risque et du hasard. Car jouer à la roulette russe avec les maladies semble être le nouveau moyen de pimenter les relations. Si le sida s'est stabilisé ces dernières années, certaines infections se propagent dangereusement, voire réapparaissent, et le taux d'IVG chez les jeunes ne fait que grimper.

D'après la mutuelle étudiante SMEREP, la santé des étudiants se dégrade. Pour sa 7e édition, l'étude biannuelle, effectuée sur ses milliers d'inscrits, révèle que 2 étudiants sur 3 ont vécu 15 jours consécutifs de stress intense, 3 sur 4 ont recours à l'automédication et seulement 1 sur 2 va consulter son médecin une ou plusieurs fois dans l'année. Ce délaissement de la santé, preuve d'un mal-être généralisé, se transpose sur les rapports sexuels. Prudence et santé sont aisément troqués contre plaisir et goût du risque.

Chaque jour est une nouvelle aventure

Parmi les garçons, c'est la gêne physique qui provoque le manque de prudence. Pour les filles, dont le laxisme est grandissant, cela ne pose désormais plus de problème. Aussi, tout à fait consciemment, 1 jeune sur 3 privilégie les rapports "nature" car le préservatif, en réduisant le risque de maladies, réduirait d'autant le plaisir. Un tiers n'en met jamais, et 1 jeune sur 3 "oublie" d'en utiliser. Car pour cela, il faut en avoir sur soi, et ce n'est pas chose facile en France selon eux, malgré les campagnes de distribution gratuite – plusieurs dizaines de milliers de préservatifs distribués chaque année - et la présence de distributeurs aux quatre coins des villes. Après ce type de rapport avec des inconnus, rencontrés à la sauvette, le dépistage, qui devrait être un réflexe, est lui aussi facultatif.

Cette vérification de la santé est pratiquée de façon aléatoire. Pourtant, se faire dépister sert à deux choses : éviter de transmettre des maladies aux autres et découvrir le mal le plus tôt possible pour mieux le soigner. Si les jeunes le savent, ils ne se sentent pas concernés par ce genre de scénario. Si bien que les examens se font de temps en temps, mais pas systématiquement. Certains imputent la faute aux tarifs, trop élevés. Il est bon de rappeler qu'avec une mutuelle étudiante, le dépistage est généralement gratuit. Sinon, il coûte une vingtaine d'euros, avec votre Carte Vitale. Soit moins que 3 paquets de cigarettes. En un mot, c'est la roulette russe à chaque rencontre. Aucune distinction de sexe n'est ressortie de ces comportements, cautionnés par les partenaires.

Jeunes en couple

Pourquoi me protéger, puisque je n'ai pas de maladie ?

La jeune fille qui fait tomber ses papiers et qui se fait alors aidée par un jeune homme, et là, c'est le coup de foudre, ils tombent mutuellement amoureux lorsque leurs mains s'effleurent, cela n'existe plus. Les rencontres se font la nuit et avec de l'alcool. Aussi, certaines jeunes filles expliquent qu'elles ont tant bu qu'elles ne pensent pas à se protéger, ou oublient volontairement, mettant ainsi de coté leurs "principes". Deuxième cas de figure, le jeune homme gagne la confiance de sa partenaire grâce à son attitude et ses paroles. Les jeunes se sentent de moins en moins concernés par les maladies et le préservatif est désormais vécu comme une barrière, une obligation qu'on aime outrepasser.

Nombreux sont ceux qui ne se protègent pas, sous prétexte de ne pas être contaminé, relaie le Figaro. C'est pourquoi les interruptions volontaires de grossesse sont majoritairement invoquées par les jeunes filles de 20-24 ans, et que les maladies se propagent. Malgré ces attitudes, les IST restent une crainte partagée. C'est le risque d'en attraper qui a fortement diminué dans l'imaginaire des étudiants. Mais, inévitablement, elles se propagent, et d'autant plus que les étudiants n'y croient pas. Tant et si bien que l'on assisterait au retour de la syphilis qui avait quasiment disparue du territoire. Les 30 ans de prévention ne sonnent plus comme une alarme.

La peur de la maladie s'évanouit après le premier rapport non protégé qui n'aura eu aucune conséquence. La nouvelle génération ayant toujours connu le préservatif et la lutte contre le SIDA ne voit plus les risques comme ils étaient perçus dans les années 80 et 90. La prévention s'essouffle dans les années 2000, et malgré les distributeurs dès le collège, un retour aux sources s'effectue peu à peu au début de cette nouvelle décennie.

Pour connaitre plus en détail les différentes IST, symptômes, complications, les moyens de contraception, avec leur efficacité, leur prix, leur rôle, ou toute autre question, la brochure de la SMEREP téléchargeable ici en pdf est très complète.

Un lendemain difficile

Source : L'Etudiant ; Le Figaro ; SMEREP