Quelle solution pour protéger ses télécommunications de l'espionnage ?

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Pour l'heure, les rares modèles de téléphones sécurisés existants coûtent encore une petite fortune. Mais de nouvelles solutions nettement plus accessibles devraient très prochainement voir le jour.

Tandis que l'espionnage téléphonique continue de défrayer la chronique en France, se pose la question de la protection des télécommunications des particuliers. Si une bonne partie des appareils disponibles sur le marché étaient jusqu'à aujourd'hui surtout réservés à une élite politique ou institutionnelle, les téléphones sécurisés commencent à devenir plus abordables. Toutefois, vous n'en trouverez jamais en grande surface : ces derniers s'adressent en priorité aux PDG, avocats et autres banquiers d'affaires.

Il y a quelques semaines à peine, la société française Bull a présenté un appareil de cet acabit baptisé Hoox. Sa particularité ? Chiffrer l'ensemble des données envoyées et reçues, tout comme celles stockées directement dans sa mémoire physique. Et à noter qu'à la différence de BlackBerry, qui centralise les informations des utilisateurs sur ses propres serveurs, le Hoox se sert uniquement des infrastructures de l'entreprise qui en fait usage. Malheureusement, bénéficier d'une telle sécurité à un coût : commercialisé à partir de janvier 2014, ce smartphone sera vendu pour 2 000 euros.

Des systèmes de série modifiés pour faire baisser les prix

Pour arriver à ses fins, la société Bull a accompli une petite révolution : reprendre le système d'exploitation Android en lui adjoignant une série de modifications pour le rendre sûr. Une bonne façon de rapprocher l'utilisation des téléphones sécurisés plus proches des smartphones grand public. Cette stratégie est presque identique à celle mise en œuvre par Cryptofrance, avec son téléphone CP 500 : l'appareil de base n'est autre qu'un Samsung Galaxy SIII modifié.

Une dynamique séduisante pour les utilisateurs, qui sont souvent tentés d'abandonner les téléphones sécurisés fournis par leurs organisations pour se tourner vers une interface plus attractive. Courant septembre, un certains nombre de ministres avaient ainsi été priés de se passer de leur smartphone au profit d'un modèle sécurisé conçu par Theorem – un téléphone conçu pour communiquer des informations classées secret-défense –, selon L'Expansion.

Reste quoi qu'il en soit que ces appareils jadis exclusivement destinés aux élites commencent à se démocratiser : le consortium Davfi s'apprête ainsi à sortir des modèles abordables dès le mois de janvier 2014, basés sur des appareils Android existants. Il faudra compter quelques centaines d'euros supplémentaires pour les acquérir, par rapport à un téléphone classique.

Sources : L'Expansion, Davfi, Hoox