Et si les champignons permettaient de sauver la planète ?

Publié le 

Et si les champignons permettaient de sauver le monde ?
Et si les champignons permettaient de sauver le monde ?

Les champignons sont les nouveaux chouchous de l’industrie de la biotechnologie. Pourquoi ? Ils semblent être une solution intéressante pour réaliser l’objectif humain d’un quotidien responsable, durable et écologique.

C’est au cours de la conférence TED animée par Paul Stamets, l’auteur de Mycelium Running (How Mushrooms can Help Save the World), que les caractéristiques exceptionnelles et surprenantes de ces organismes vivants ont été exposées : où il est notamment question de dépollution des sols, ou encore de pesticides bio.

Gil Burban est le créateur de Polypop, une startup se servant des champignons pour traiter les sols pollués par les hydrocarbures. Lors de la TED, il a tenu à préciser le caractère unique des champignons. Ce sont les seuls organismes vivants capables de dégrader la lignine et la cellulose du bois et des énergies fossiles en sucre.

On construit une sorte de lasagne géante en alternant des couches de terre polluée et des couches de substrat composé de paille, de copeaux de bois et de mycélium, un réseau de filaments qui compose le champignon. Il faut maintenir une température et un taux d’humidité constants dans une absence totale de lumière”, a-t-il commenté au cours d’un chantier de dépollution dans la ville de Marseille. Les propriétés dépolluantes des champignons ont été découvertes il y a déjà quelque temps. Cependant, le véritable obstacle réside dans le déploiement de cette technologie sur un milieu concret, en dehors du laboratoire : “On travaille avec du vivant, ce sont des pratiques inhabituelles sur un chantier et les assurances sont très frileuses.”.

Les scientifiques pensent que les champignons sont mal connus et sous-exploités. Ils estiment que la terre abrite environ 1,5 million d’espèces de champignons. Ils déplorent cependant le fait que seulement 100.000 d’entre eux soient recensés et 20.000 utilisés dans l’agroalimentaire et la santé. “La plupart des espèces ne sont pas cultivables en laboratoire à cause des relations très étroites que les champignons entretiennent avec leur milieu. Certains éloignent les insectes et protègent les plantes des maladies. Les recherches sur le biocontrôle, le contrôle biologique, sont très à la mode”, affirme Joëlle Dupont, mycologue au Muséum national d’histoire naturelle.

Les études scientifiques s’intéressant aux champignons en France sont initiées et contrôlées par le ministère de l’Agriculture à travers le plan Ecophyto. Il s’agit d’un plan d’aide visant à diminuer de moitié l’utilisation des pesticides à l’horizon 2018. À ce titre, les technologies sont prêtes, qui plus est totalement écologiques. Mais le coût n’est pas encore assez compétitif face aux énergies fossiles.

 

Sources : sciencepost, slate, wedemain