Louez-vous trop cher à Paris ?

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Locataires, une ère nouvelle s'ouvre devant vous. Si vous en avez marre de visiter des logements  sans avoir d'informations fiables et neutres sur la réelle valeur locative de ces biens et si vous en avez assez de chercher les prix des locations et de ne rien trouver pour fixer le loyer de votre bien immobilier ? Voici l'outil parfait pour vous : Smartloc. Le site consiste en une carte Google Map, avec les zones couvertes de couleurs différentes en fonction des prix de la location au m2. Du vert foncé pour les plus abordables, au rouge pour les plus chers (sans surprise, la rive gauche, vers l'Assemblée nationale,  St Germain des prés et le musée d'Orsay), tout Paris est estimé, rue par rue, quartier par quartier, arrondissements et pôles (est/ouest, nord/sud), tout est passé à la moulinette pour nous donner une estimation la plus proche possible de la réalité.

Moyenne et prophétie auto-réalisatrice

Les données du site sont récoltées en comptabilisant les annonces de location immobilière qui sont retirées, c'est-à-dire qui ont abouti à la signature d'un bail. Les prix de plus de 55 000 références de marché datant de moins de 12 mois sont ainsi pris en compte, pour établir une moyenne des prix au m2, par quartiers et par arrondissements. Les résultats ne sont donc qu'une moyenne non-officielle, qui intègre indifférement toutes les situations (dont les sous-locations) et de ce fait, s'approche au plus près de la réalité, contrairement aux statistiques des prix à la vente, qui sont moins "parfaites". Mais ces chiffres étant des moyennes, il est bien sûr possible de trouver des occasions plus ou moins chères autour de cette moyenne, avec dans certains quartiers des variations plus qu'importantes.

Cette carte permet de constater les variations de prix à la location dans le temps, notamment dans des quartiers populaires comme Nation, Gambetta ou la rue Saint-Maur qui attirent des ménages de plus en plus aisés, ce qui contribue à une augmentation des loyers. Les ménages à revenus limités ont donc tendance à être repoussés toujours plus loin par la hausse des loyers et les meilleurs endroits pour investir dans l'immobilier sont de plus en plus situés dans ces quartiers populaires assez proches du centre de Paris. Comme rien n'est fait pour stopper cette course à l'immobilier parisien, la prédiction selon laquelle les quartiers populaires deviendront un jour aussi chers que le centre de Paris risque de s'avérer, à moins que le gouvernement ne se décide à encadrer les loyers à la location.

La solution pourrait venir d'une initiative gouvernementale : pousser à mettre en location les bâtiments non utilisés. En effet, la ministre du Logement Cécile Duflot a déclaré vouloir mettre en place "une taxe sur les bureaux vacants" mais semble par contre avoir abandonné l'idée de faire jouer le droit de préemption de l'Etat pour réquisitionner les logements vacants. C'est pourquoi elle préfère miser sur l'incitation financière aux entreprises, ce qui en temps de crise est souvent efficace. "En attendant, les prix au m2 devraient poursuivre leur course à la hausse, d'autant plus que leur moyenne est désormais accessible en temps réel, ce qui va augmenter le pouvoir d'auto réalisation de la prédiction des prix forts".