Vers la suppression de la date de péremption pour réduire le gaspillage

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Vers la suppression de la date de péremption pour réduire le gaspillage
Vers la suppression de la date de péremption pour réduire le gaspillage

Dans un avis adopté mardi, le conseil économique, social et environnemental (Cese) préconise la suppression de la date limite d'utilisation optimale (DLUO) sur les produits alimentaires afin de conserver uniquement la date limite de consommation (DLC). Objectif : limiter le gaspillage alimentaire.

Partant du principe que chaque français gaspille en moyenne 20 kilos de nourriture par an, dont 7 kilos encore dans leur emballage – d'après les chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) –, les pouvoirs publics souhaitent aujourd'hui remettre en question ce mode de consommation abusif.

Dans cette optique, le Cese a adopté mardi un avis intitulé "Favoriser l'accès pour tous à une alimentation de qualité, saine et équilibrée". Celui-ci préconise la suppression de la date limite d'utilisation optimale (DLUO, à savoir celle spécifiée par la mention "À consommer de préférence avant le") sur les produits alimentaires pour garder seulement la date de limite de consommation (DLC).

À noter que le Cese souligne que les consommateurs sont encore nombreux à confondre ces dernières à l'heure actuelle, ce qui débouche sur un important gaspillage alimentaire.

"La DLUO ne protège pas la santé mais le producteur"

Aujourd'hui, les deux mentions sont présentes sur les emballages. À la différence la DLUO, qui est librement applicable par le fabricant et ne concerne que les produits pouvant faire l'objet d'une altération en termes d'apparence et de goût, la DLC s'applique pour sa part aux denrées périssables représentant un risque pour la santé après dépassement.

En somme, selon l'association France Nature Environnement (FNE), la DLUO ne protège pas la santé  mais le portefeuille du producteur, pour lequel l'augmentation du gaspillage correspondrait à une augmentation des ventes. Or, pour le Cese et de nombreuses associations, ce gaspillage serait d'autant plus dommageable que pas moins de 3,5 millions de Français profitent aujourd'hui de l'aide alimentaire.

Reste que pour voir cet avis se concrétiser, il faudra encore attendre que la réglementation européenne en la matière, qui impose depuis 2000 deux dates limites sur l'ensemble des produits alimentaires, soit modifiée…