Des technologies automobiles pour des accidents moins graves

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Depuis une dizaine d'années, le nombre d'accidents de voiture et de moto diminue sensiblement, au contraire des décès de piétons et de cyclistes, qui se multiplient depuis 2000. Aussi, différents organismes tentent de sensibiliser les usagers, notamment à travers la semaine de la courtoisie sur la route. Les fabricants de véhicules motorisés intègrent eux aussi ces dangers dans leurs projets de futures voitures, incluant davantage la sécurité du piéton.

Pour réduire le taux de mortalité dû aux accidents, autant réduire les accidents. Selon EuroNCAP, environ 90 % des accidents de la routes sont causés par un manque d'attention du conducteur, et la mort survient à cause d'une carrosserie trop rigide, un choc trop brutal ou une mauvaise chute. EuroNCAP effectue de nombreux tests de véhicules que vous pouvez consulter sur leur site.

Un système de frein autonome

Si le conducteur ne freine pas, sa voiture le fera désormais pour lui. Des ingénieurs développent un système de Freinage Autonome d'Urgence, appelé AEB (Autonomous Emergency Braking ). Ce système fonctionne grâce à des détecteurs d'obstacles, installés dans le véhicule, qui alerteraient le conducteur d'un impact imminent. Il ressemble au système d'aide pour se garer, qui bipe de plus en plus fort et de plus en plus rapidement à mesure que vous approchez de l'obstacle.

L'innovation de ce système réside dans son autonomie : il pourra prendre la décision de freiner s'il le juge nécessaire. Pour qu'il soit bien au point, il doit savoir différencier une forme humaine d'une matérielle et en prévoir le comportement, comme le fait le LIDAR. Cette technologie sera dès 2014 comptabilisée dans les critères de notation des automobiles d'EuroNCAP.

 

Une carrosserie malléable

Les décès de piétons dans les accidents avec une voiture surviennent lors de chocs trop brutaux contre le véhicule, même à faible vitesse. Les voitures sont donc repensées à la source : les matériaux et la forme. Les matériaux utilisés aujourd'hui sont de plus en plus souples, et capable de se déformer pour absorber l'énergie lors de la collision, diminuant l'intensité du choc, et donc la force de l'impact. La forme et l'allure de la carrosserie évoluent aussi, avec le rabaissement du pare-choc pour que le point d'impact se situe dans le bas des jambes du piéton, explique EuroNCAP.

Si l'avant de la voiture est trop en hauteur, il risquerait d'endommager gravement certains organes vitaux. En plaçant le point de collision plus bas, l'impact fera pivoter le piéton sur le capot de la voiture, plutôt que de l'éjecter 20 mètres plus loin, et lui épargnera genoux et hanches, entre autres. Cependant, cette "souplesse" des matériaux, combinée au pivotement sur le capot, augmente les risques de choc contre le moteur, partie rigide et solide de la voiture, et ainsi les risques de mort. Il fallait donc un espace vide sous le capot, consacré à l'enfoncement de celui-ci, explique Science et Avenir.

 


Protection des piétons : les progrès de l... par sciencesetavenir

Un capot télescopique

Certains fabricants ont réussi à baisser le moteur, le mettre plus proche du sol de quelques centimètres. D'autres ont privilégié le capot télescopique. Un détecteur de choc placé à l'avant de la voiture déclenche la levée instantanée du capot au niveau du pare-brise, créant un vide qui absorbe la brutalité du choc, réduisant la gravité de l'impact. Cette technologie est apparue dès 2005, sur la Jaguar XK. Pour ce faire, le système d'ouverture du capot est relié à un moniteur calculateur de chocs, qui lui permet de différencier un accident avec un piéton d'un choc banal (coup de pied dans la carrosserie, créneau raté…).

 

Un airbag piéton

Volvo reprend la technologie du capot-levis et y intègre un airbag. Ce dernier se déclenche en même temps que l'ouverture du capot et couvre une partie du moteur ainsi qu'un tiers du pare-brise. Ce tout premier airbag-piéton n'est installé pour l'instant que sur la Volvo V40, mais les tests sont prometteurs. Les zones à risques étant entièrement couvertes, la probabilité de décès se réduit considérablement.

 

Sources : Sécurité Routière.org ; EuroNCAP; Science et Avenir