Les toxic handlers, héros et martyrs

Publié le 

Quelle place pour les gentils dans notre société ?
Quelle place pour les gentils dans notre société ?

Les toxic handlers, ces bonnes âmes pleines de bonnes intentions et dévouées envers leur entourage, évoluent aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Elles ont la capacité étonnante d’absorber toutes les tensions et de soulager en même temps les angoisses de leurs proches. Pour en savoir davantage, l’université du Michigan et Stanford ont ouvert des centres de recherche destinés à étudier les ressors de l’altruisme et de la compassion.​

Dans le milieu professionnel, les toxic handlers sont fortement appréciés de leur supérieur. Véritables psychologues, ils trouvent toujours les bons mots face à n’importe quelle situation. Il en est de même dans leur vie privée.

Les toxic handlers et l’empathie

Selon la coach Stéphanie Assante, le sentiment fait partie de la dominante psychique des toxic handlers. Leur satisfaction réside dans la résolution des problèmes d’autrui et la recherche de la parfaite harmonie. D’après Gilles Teneau, chercheur au LEMNA à l'université de Nantes, il existe trois grandes catégories de toxic handlers. En premier lieu vient le "porteur de confiance" aidant ses collègues en difficulté, mais s’éclipsant lorsque la situation est alarmante. Ensuite, le “porteur de souffrance” se révélant comme un véritable martyr inondé par les soucis des autres et sujet au burn-out ainsi qu’à la dépression. Enfin, le “porteur de compassion” considéré comme le bon samaritain qui sait prendre de la distance quand il le faut. Il continue en expliquant que l’empathie de ces individus aide à la bonne marche de la société, de la famille et de l’amitié.

Le chief happiness officer, un métier encore peu connu en France

Selon le philosophe Emmanuel Jaffelin, le méchant reste malheureux ("méchoir" en ancien français signifie tomber dans le malheur) tandis que le gentil s’épanouit. C’est la raison pour laquelle le métier de chief happiness officer a été lancé afin de booster les salariés. Sa mission ne consiste pas à éviter le mal-être dans la société, mais plutôt à dissoudre les traumatismes liés à un éventuel problème, affirme Cécile Neuville, psychologue.

Être toxic handler

Forcés d’écouter les plaintes et les doléances de leurs collègues, les toxic handlers sont obligés de mettre leur propre bonheur entre parenthèses, explique Stéphanie Assante. Sarah, juriste parisienne de 29 ans, raconte qu’elle a frôlé la dépression en portant main forte à un collègue au fond dépressif. En fait, les toxic handlers ont du mal à doser leur gentillesse. Cécile Neuville avertit qu’il n’est pas dans leur devoir de pleurer à la place d’autrui au point de lui voler ses émotions. Il suffit de l’accompagner pour évacuer son mal-être sans l’absorber. En se référant à la codification MBTI (test de Myers et Briggs datant de 1962), être toxic handler se vit inconsciemment tous les jours. Il s’agit donc d’une qualité et non d’une stratégie !

 

Sources : lexpress, slate

Cet article a recueilli 3 avis.100% des utilisateurs ont trouvé cet article "pratique".

Les catégories relatives à cet article : familleentreprise

Mots clés :lien social