Traitement de la thyroïde : faut-il s’inquiéter d’une pénurie de Lévothyrox ?

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D’après un récent communiqué de l’ANSM (Agence nationale de la santé et des médicaments), il faudrait craindre la pénurie du médicament régulant l’action de la glande thyroïdienne. En effet, le Lévothyrox, commercialisé par le laboratoire Merck Serono, ferait face à une demande accrue en Europe. Faut-il craindre une pénurie à l’avenir ?

En juin dernier, l’ANSM avait été prévenue des difficultés d’approvisionnement du médicament que commercialise le laboratoire Merck Serono : le Lévothyrox.

Le sixième médicament le plus vendu en France

Prescrit dans les cas d’hypothyroïdie, le Lévothyrox est utilisé pour traiter les dérèglements de la thyroïde. Le médicament se compose d’une molécule mimant l’action de l’hormone de la glande thyroïdienne : la thyroxine.

En France, ce médicament est populaire : d’après les chiffres de l’ANSM il serait utilisé à ce jour par près de 3 millions de patients dans l’Hexagone. Par ailleurs, en 2012, il était le sixième médicament le plus vendu en France, d’après une étude de la Caisse nationale d’assurance-maladie.

Pourquoi parle-t-on de pénurie ?

Depuis le mois de juin, le laboratoire allemand Merck Serono avait prévu des difficultés à produire certains dosages du médicament. D’après la firme pharmaceutique, cela serait du en parti à la recrudescence de la demande, tandis que d’autres laboratoires dans le monde (dont Téva et Biogaran) ont dans le même temps arrêté la production de la thyroxine. Résultat : le laboratoire Merck Serono est depuis peu le seul en France à pouvoir répondre au besoin accru du marché.

Faut-il réellement s’inquiéter ?

Si des difficultés à se procurer du Lévothyrox se font sentir depuis le début de l’été, cette période de pénurie devrait durer encore l’espace de quelques mois.

Pour espérer la fin de cette rupture de stock, il faut laisser le temps au laboratoire Merck Serono d’augmenter sa production du médicament le plus rapidement possible afin de répondre au besoin plus important auquel il fait face. De ce fait, la firme a mis en place une production en continue sur son site allemand. Et dans la même optique, le laboratoire a fait appel à des sous-traitants allemands spécialisés pour le conditionnement des produits.

Pour éviter toute interruption du traitement pendant un temps pour les patients, des mesures ont été prises dans les pharmacies. D’une part, les médicaments sont distribués de façon équitable dans les officines, et un stock de dépannage sera accessible pour les pharmacies en besoin urgent.

Enfin, en raison de ce cas exceptionnel, l’ANSM a autorisé de façon temporaire la substitution de ce médicament par un autre, même lorsque la mention "non substituable" apparaît sur une ordonnance. Seuls les médicaments générique des stocks non écoulés de Téva, Biogaran, ou ceux produits par des firmes européennes, sont autorisés à remplacer le Lévothyrox.

Sources : Nouvel Obs et La Croix