Depuis le 20 décembre, une ligne supplémentaire vient étoffer le formulaire ESTA à remplir par les ressortissants de 38 pays, dont la France, qui sont exemptés de visa pour un séjour de moins de 90 jours. Portant l’intitulé “Médias sociaux”, elle correspond aux comptes du demandeur sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter.
Cette mesure avait été annoncée par la Maison Blanche en juin dernier pour renforcer la sécurité nationale. Cependant, elle est loin de faire l’unanimité.
Une déclaration volontaire
Sur le formulaire ESTA, la rubrique “Médias sociaux” comporte un menu déroulant regroupant 13 réseaux sociaux, à savoir Facebook, Google+, Twitter, LinkedIn, Instagram, JustPaste.it, YouTube, Tumblr, GitHub, Flickr, ASKfm, Vine et VKontakte (VK). Elle est pour l’instant frappée de la mention “Facultatif”. Cependant, elle pourrait devenir obligatoire si le projet de loi “Social Media Screening For Terrorists Act” porté par le sénateur de Floride Vern Buchanan est approuvé par le Parlement américain. Pour information, la commission à la Sécurité intérieure de cette institution s’est déjà prononcée en faveur de cette proposition de loi.
Des inquiétudes
Malgré son caractère facultatif, cette rubrique déchaine les critiques dans les rangs des défenseurs de la vie privée et des libertés. L’American Civil Liberties Union ou ACLU déplore notamment l’inexistence de textes limitant l’utilisation des informations obtenues sur ces comptes par le gouvernement américain. D’après Nathan White d’Access Now, le caractère facultatif constitue seulement une façade, car les visiteurs seront probablement plus enclins à renseigner ces champs pour éviter les questions posées par les douaniers à l’arrivée. L’Internet Association regroupant les acteurs majeurs du web a rejoint les rangs des frondeurs.