Vaccins : les nouveautés et changements pour 2013

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L'angoisse de rater la date de rappel du vaccin appartient désormais à une autre époque. Ceux-ci devaient s'effectuer à des dates différentes, pour chacun d'eux et pour chacun de nous. Si bien que de nombreux Français risquaient de les oublier, illustrant à nouveau leur discipline légendaire. Un vaccin non fait peut être dangereux pour la santé car l'organisme est fragilisé, et certaines infections peuvent alors voir leur impact s'aggraver. Le calendrier vaccinal est donc simplifié.

Le rapport du professeur Daniel Floret, Président du Comité technique des vaccinations, publié fin avril 2013, s'inscrit dans le programme 2012 – 2017 d'amélioration de la politique vaccinale. En effet, chaque année ce calendrier est revisité du fait des nouveautés médicales, des découvertes de maladies et de leurs traitements et de l'évolution des recommandations internationales. Au fil des années, tout cela a rendu le calendrier vaccinal très vaste et, inévitablement, trop compliqué.

Ce rendu est très différent des mises à jour précédentes puisqu'il prend en compte deux objectifs : la réduction d'injections au nombre de vaccins strictement nécessaires à la bonne santé de chacun et la simplification visuelle du calendrier qui, par sa lecture plus aisée, se mémorisera davantage. En voici donc les principales modifications.

Nourrissons : de 13 vaccinations à 5 rendez-vous

Le programme de vaccination des nourrissons comportait jusqu'à présent 10 à 13 injections vaccinales durant ses 2 premières années. En se penchant sur le schéma vaccinal de différents pays d'Europe, le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) s'est aperçu que notre fonctionnement pouvait être simplifié, les délais raccourcis, et la protection du nourrisson améliorée. Aussi le nouveau calendrier se présentera ainsi :

- contre les diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche et Haemophilus influenzae : ce vaccin s'administrait à partir des 2 mois du nourrisson, en 3 injections, suivies d'un rappel entre ses 16 et 18 mois. Désormais, il se fera en 2 injections, avec un rappel à la fin de la première année (entre 11 et 12 mois). La primo vaccination se réalise donc en 2 doses, à 2 et 4 mois, puis un rappel à 11mois.

- concernant le vaccin ROR (Rougeole Oreillons Rubéole), celui-ci devait être fait à 9 mois. Cependant, les médecins se sont aperçu  que si ce dernier est administré plus tard, il sera davantage efficace. De plus, il n'est pas justifié si l'enfant en question ne fréquente pas d'autres enfants (crèche, garderie, maternelle…). Ainsi, la première injection devrait désormais avoir lieu à l'âge de 12 mois, et la seconde à l'âge de 16 – 18 mois.

Pédiatre

Enfant et Adolescent : renforcement des vaccins

Chez l'enfant, la principale amélioration concerne la coqueluche. Les vaccins administrés étant très bien tolérés, un risque de baisse d'efficacité est à craindre. Aussi, dès 6 ans, lors du rappel des vaccins contre la Diphtérie, Tétanos et Poliopythe, l'enfant aura une dose contre la coqueluche.

Pour l'adolescent, le changement le plus important s'adresse spécifiquement aux filles : entre 11 ans et 14 ans, elles recevront une dose vaccinale contre le papillomavirus. Cela ne fait pas un rendez-vous supplémentaire puisqu'elle sera injectée lors du rappel vaccinal prévu à cet âge. Il faut savoir que, selon la Ligue contre le Cancer, "plus de 95% des cancers du col utérin sont secondaires à une infection par un papilloma virus humain (HPV)".

Ce vaccin s'administrait à 14 ans, avec un rappel entre 15 et 23 ans pour les jeunes femmes encore vierges, ou dont leur premier rapport sexuel est de moins d'un an, explique le docteur Rouzier. Après cet âge là, le vaccin n'est plus possible. Aussi, il s'administrera plus tôt, afin de garantir sa bonne prise.

Vaccin

Chez l'Adulte : allègement des rendez-vous

Deux problématiques ont été prises en compte par ce nouveau calendrier : les intervalles entre chaque rappel vaccinal, et la date de vaccin.

En effet, les vaccins seront désormais administrés à âge fixe plutôt qu'à intervalle fixe. Les médecins ignorent bien souvent si leur patient a bien fait ses rappels, tout comme le patient qui oublie fréquemment les vaccins qu'il a reçu, et s'il les a reçus. D'une part, le patient n'est pas médecin et ne peut se rappeler de tous les vaccins, mais surtout, aucun repère temporel n'existe. Aussi, l'injection des vaccins se fera en fonction de l'âge pour que chaque personne de X années ait reçu le même traitement. Le médecin pourra ainsi immédiatement connaitre le statut vaccinal de son patient lorsqu'il aura pris connaissance de son âge.

De plus, les études épidémiologiques (sur les maladies) qui ont été menées ces dernières années permettent d'allonger les intervalles entre 2 rappels vaccinaux. Ceux-ci devaient se faire tous les 10 ans, or il a été découvert que les vaccins ont un effet supérieur à 10 ans. Cet intervalle est donc modifié, pour être porté de 10 à 20 ans. Il reste cependant inchangé pour les personnes de 65 ans et plus, du fait de l'immunsénescence (vieillissement prématuré du système immunitaire).

Pour consulter le rapport du professeur Daniel Floret (totalité des modifications du calendrier vaccinal 2013, calendrier visuel) vous pouvez cliquer sur ce lien (pdf).

Pour consulter la comparaison entre l'ancien calendrier et le nouveau, vous pouvez cliquer ici.

Source : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (pdf) ; sante.gouv.fr