Vidéos YouTube : pourquoi les abonnés Free ne peuvent pas y accéder correctement

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Face aux nombreuses plaintes des utilisateurs de l'opérateur Free concernant des difficultés d'accès à YouTube, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a mené son enquête.

"Il a Free, You Tube n'est pas compris", titre le site internet Écrans.fr. Depuis quelques mois, la grande majorité des abonnés Free souligne l'extrême lenteur du site YouTube. Certains utilisateurs indiquent ainsi qu'une quinzaine de minutes serait souvent nécessaire pour charger une vidéo. Pour comprendre le phénomène, l'UFC-Que Choisir a mis en ligne courant novembre un questionnaire s'adressant aux abonnés internet.

Sur les 16 000 consommateurs à avoir répondu à cette enquête, 75 % des personnes concernés par le problème d'accès au service de vidéo en ligne sont des abonnés Free. Mais cette difficulté est également présente chez tous les opérateurs : les abonnés Orange sont ainsi 9 % à s'en plaindre, 7 % chez SFR, 5 % chez Numericable et 3 % chez Bouygues Telecom. Une conclusion que l'association de consommateurs juge "accablante".

Parmi les utilisateurs de Free ayant participé à l'étude, 83 % ont confirmé l'incapacité de leur connexion à charger correctement les vidéos sur You Tube. Le constat n'est toutefois pas beaucoup plus reluisant chez les principaux fournisseurs d'accès à Internet (FAI), puisque 45 % des abonnés Orange et SFR à avoir répondu au questionnaire dénigrent la qualité d'accès à YouTube et d'une manière générale aux contenus en streaming. Pour l'UFC-Que Choisir, ces résultats montrent bien qu'il y a aujourd'hui un véritable problème de qualité des connexions internet en France.

En cause, un problème de saturation de l'interconnexion

Pour expliquer ce phénomène, Free a indiqué que ce souci n'intervenait qu'au moment de forte affluence et entrainait "une saturation de l'interconnexion" avec YouTube. Certains soulignent que cette interconnexion serait relative à une absence d'accord entre Free et Google. Devant la recrudescence du trafic de certains sites comme YouTube, les FAI ont en effet de plus en plus tendance à demander une contribution de la part des fournisseurs de contenus (Google – YouTube, Dailymotion etc.). Appelés "accords de peering", ces contributions sont souvent gardées secrètes.

En 2010, alors que YouTube venait d'annoncer son ambition de lancer un produit de TV en direct en haute définition, le patron de Free Xavier Niel avait souligné qu'une telle mesure entrainerait pour l'opérateur un coût supplémentaire de 30 millions d'euros par mois si seulement 20 % des abonnés l'utilisaient. Dans ce cas, le FAI serait contraint soit d'augmenter les abonnements de 6 euros par mois, soit de réclamer une contribution à YouTube alias Google.