Vous avez dit busard ?

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Gravure d'une buse
Gravure d'une buse
Presqu'à chaque fois qu'un promeneur non averti des choses de l'ornithologie aperçoit un rapace, il dit avoir vu une buse. Il en profite pour invariablement l'affubler de toutes les turpitudes que l'on prête à tort et à raison aux aigles, aux faucons, aux chouettes et autres busards.

Bondrée apivore (pernis apivorius)

Elle a un aspect plus fin mais attention, elle a aussi un plumage variable avec une dominante de brun, de brun-gris, de noir (au bout de la queue) et de blanc (sous le cou). Elle a un poids moyen de 800 gr pour une envergure de 150 cm. Son oeil est jaune. Elle est visible en France, de retour de migration à partir de la fin mai. Elle se reproduit partout sur le territoire sauf en Corse.
Elle se nourrit avant tout d'hyménoptères, guêpes et bourdons dont elle déterre les larves. Elle a longtemps été chassée pour sa chair pendant sa migration de retour. Cette chasse qui avait lieu sur le littoral du Roussillon (Leucate) est maintenant interdite, mais elle se pratique encore de manière intense à Chypre.

Confusions avec les busards : confusion presque impossible sur le plan de la morphologie mais courantes à cause de la quasi-homonymie buse-busard.

Le busard des roseaux (circus aeruginosus)

Busard des roseaux ©Outback images
Busard des roseaux ©Outback images

Aeruginsus décrit son plumage qui est de couleur rouille. Il est aussi appelé busard-harpaye à cause d'un vieux mot français qui décrit ses serres en forme de serpes. Harpayes se rapproche aussi du mot grec, harpie, qui désignait des génies tourmenteurs à l'odeur nauséabonde.
Son corps est élancé, sa queue est longue et fine. Il pèse entre 600 gr pour le mâle et 1 000 gr pour la femelle.

Il vit dans les zones humides et chasse le jour des grenouilles, des jeunes oiseaux aquatiques et des poissons. Il repère ses proies en volant d'un vol chaloupé à faible hauteur au dessus des roseaux.

Il est hivernant dans l'ouest et le sud du territoire français ainsi que dans le Jura. La population est renforcée à partir de mi-avril par des migrateurs venus du nord de l'Afrique pour se reproduire avant de repartir. Elle est aussi rejointe par des oiseaux ayant niché au nord de l'Europe entre septembre et novembre.

Le Busard Saint-Martin (circus cyaneus)

Busard Saint-Martin ©Outback images
Busard Saint-Martin ©Outback images

Cyan désigne en français moderne une couleur bleu-vert. Il est Saint-Martin parce que les migrants venus du Nord arrivent le jour de la Saint-Martin. Ne cherchez pas la Saint-Martin sur le calendrier, elle en a disparu. La Saint-Martin étant le 11 novembre, elle y a été remplacée par la commémoration de l'Armistice mettant fin à la première guerre mondiale.
C'est le seul rapace diurne d'apparence claire. D'allure élancée, il a de longues ailes et une longue queue arrondie. Les pattes et la base du bec sont jaunes. Le bec est gris-noir.

Il survole son territoire à très basse altitude à la recherche de ses proies. Au sujet de ses habitudes alimentaires la polémique fait rage. Les uns voient en lui un ogre qui dévore tout le gibier, les autres en font un innocent qui ne sait manger que des petits rongeurs nuisibles à l'agriculture. La vérité est que cet oiseau, comme la plupart des rapaces est un opportuniste capable de capturer une perdrix adulte, un jeune lièvre aussi bien qu'un campagnol ou un mulot.

Dès le 15 avril, la reproduction des busards offre un grand spectacle au-dessus des grandes plaines céréalières. Le mâle a mis ses habits de noces. Il parait, dans le ciel du printemps, être devenu complètement blanc. Pour séduire, il se fait acrobate aérien. Il monte à la verticale, redescend en vrille en agitant ses ailes repliées comme pour montrer qu'il contrôle la situation périlleuse. Il fait alors un looping et reprend une ascension verticale.
Le nid est très sommaire mais protégé car perdu dans une immensité de céréales sans repaires marquant pour l'oeil d'un prédateur. Pendant le temps de l'incubation, la femelle couve seule 5 ou 6 oeufs brunâtres. Le mâle quand il ne chasse pas pour nourrir le couple, monte la garde, perché sur un poste dominant.
Il est visible partout en France été comme hiver.

Le busard pâle (Circus macrourus)

Il est très semblable par son plumage au busard Saint-Martin. Mais son allure en vol est plus nerveuse et il est plus petit d'environ un tiers pour une envergure égale.
C'est un occasionnel en France, visible de fin mars à fin mai, encore plus rare en automne.

Le busard cendré (circus pygarus)

Busard cendré ©Outback images
Busard cendré ©Outback images

Pygarus est un qualificatif qui signifie qu'il aurait le croupion blanc. Ce qui est étonnant puisque que celui-ci est plutôt grisâtre...
Comme tous les busards, il a une allure élancée. Il a des ailes effilées qu'il porte en V. Il est couleur cendre avec des tâches rouille de formes régulières sous les ailes.
Ils sont moins gros que les autres busards et bien-sûr que la buse.
Envergure : 110 cm.
Poids : 300 gr pour le mâle ; 430 gr pour la femelle.
Ils sont absents l'hiver. Ils arrivent, venant d'Afrique, au début du printemps. Ils sont nicheurs dans toute la France à l'exception des zones de montagne et de la Normandie (hormis le département de la Manche).
Le régime alimentaire est constitué de petits oiseaux et de petits mammifères.

Le busard cendré nourrit la femelle et les jeunes. Là aussi le spectacle vaut la peine. Lorsqu'il rentre de la chasse, le mâle prévient la femelle. Celle-ci quitte son nid pour le suivre dans les airs. Lorsque son vol est synchronisé avec celui de son partenaire, la proie est lâchée dans le vide. La femelle freine alors sur place, se retourne en vol, tend ses pattes et saisit la provende pour la ramener au nid.

La buse de Harris (parabuteo unicintus)

Buse de Harris
Buse de Harris

Cette espèce de buse d'origine américaine est très appréciée des fauconniers. Ils savent la reproduire en captivité pour la faire chasser le lapin et la corneille. C'est aussi souvent avec plusieurs de ces oiseaux travaillant ensemble que les fauconniers professionnels mènent leurs missions d'effarouchement sur les oiseaux des aéroports, sur les goélands et les pigeons des zones urbaines. Si dans la nature vous apercevez une buse qui a des jets aux pattes (des lanières de cuir), il s'agit bien-sûr d'une buse de Harris.

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