Historique de la fauconnerie

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Fauconnerie
Fauconnerie
Tous les oiseaux de proie, c'est la nature qui l'exige, chassent et doivent chasser. Etre fauconnier, autoursier ou aiglier, c'est faire chasser ses oiseaux le plus souvent possible.

Chacun le sien
Du plus petit au plus grand, ils ont chacun leurs spécialités, bien sûr, en rapport avec leurs capacités. On peut chasser le loup avec un aigle royal, des moineaux avec une pie grièche.
Au XIIème siècle, il était courant d'entendre :

  • l'aigle pour l'empereur ;
  • le gerfaut pour le roi ;
  • le pèlerin pour le duc ;
  • l'émerillon pour la dame ;
  • la crécerelle pour la demoiselle ;
  • l'autour pour le bourgeois ;
  • l'épervier pour le prêtre.

Une histoire avec les dieux et les rois

Des dieux et des rois
Des dieux et des rois

L'histoire de la fauconnerie se confond avec l'histoire des civilisations humaines. L'aventure commune, les peintures préhistoriques, les vases grecs et les cartouches égyptiens en attestent, remonte au début des âges. Pour plus de renseignements rendez-vous sur les aigles et l'histoire.

Depuis des millénaires, les oiseaux ont toujours fasciné les hommes et leurs dieux. En cherchant à s'octroyer un peu de leur sagesse et de leur force, ils les retinrent captifs sur leurs armoiries et leurs blasons, se donnant ainsi l'illusion d'être comme eux, nobles et valeureux.

Tout porte à croire que la chasse au vol avec ses lois et sa langue, a son berceau en Asie centrale pour, au cours des siècles et en suivant les grands évènements de l'histoire moderne, conquérir l'ensemble du monde occidental.

Au IVème siècle, Philippe II empereur romain germanique s'y adonne aux confins orientaux de son empire. Il publie le premier traité de fauconnerie qui érige la pratique de cette chasse en art de vivre et d'éduquer.

Horus
Horus

Les rapaces et l'Antiquité
Zeus avait pour emblème un aigle.
Athéna était souvent représentée en compagnie d'une chouette (c'était une chouette chevêche athena noctua). La sagesse de l'oiseau était celle de la civilisation grecque triomphante.
Cléopâtre, jamais sans ses faucons Horus et Râ. Râ qui porte le disque solaire, pouvoir de l'astre sur cette terre et du pharaon sur l'Egypte.
Des croisades, les chevaliers chrétiens ramenèrent la technique et la passion démesurée des fauconniers arabes et turcs.
Pendant le siège d'Accon, Philippe Auguste, roi de France, offrit mille pièces d'or à ses ennemis turcs pour récupérer un faucon qui s'était échappé.
Frédéric II Barberousse était tellement passionné qu'il se livrait à cette chasse même en présence de ses adversaires.
Revenu de guerre en 1250, Saint Louis s'empresse de créer la charge de "fauconnier du roi". Signe d'honneur, un gentilhomme a le droit de rentrer dans l'église armé de son épée et avec son oiseau de proie sur le poing.

François Ier
François Ier

Une passion dévorante
Philippe le Bon, en 1450, par édit royal, condamne celui qui est reconnu avoir volé un faucon à se voir prélever une once de la chair de sa poitrine (184g) qui sera donnée en pâture aux oiseaux.

La Renaissance et ses lumières n'apportent pas la sagesse aux fauconniers, bien au contraire... François Ier dépense des fortunes pour entretenir ses 300 oiseaux de proie et sa centaine de fauconniers. Il avait une pie grièche qui parlait et revenait sur son poing.

La diplomatie se fait en échangeant des oiseaux. En 1396, les preux chevaliers faits prisonniers par Bajazet à la bataille de Nicopolis, furent enfin libérés contre douze faucons blancs alors que toute autre espèce de rançon avait été refusée jusque-là.

Louis XIV
Louis XIV

Louis XIII, fauconnier passionné s'il en fut, s'ennuyait ferme à Paris malgré les efforts du Duc de Luynes, devenu son premier ministre car seul, dit la petite histoire, capable de lui fournir des pies grièches pour chasser les moineaux dans le jardin du Palais des Tuileries. Il décida un jour de prendre ses quartiers de chasse à la campagne dans un lieu vif en bels et beaux hérons, seuls adversaires dignes de ses gerfauts royaux.
Un endroit sauvage à moins de deux heures de carrosse de Paris... Ce fut Versailles qui fut choisi.

Au XVIIème siècle, le tsar Alexeï Mikälovitch a plus de 3 000 oiseaux.

Achmet, sultan des turcs ottomans a 40 000 faucons... et 3 000 femmes !

En Inde et au Japon, il y a quelques siècles, on se libère de ses impôts en échange de quelques oiseaux de proie.

A l'instar des Chinois du Gyang-Tse, à la fin du XIXème siècle, la reine Victoria pratiquait la pêche avec des cormorans. Il existait même la fonction officielle de "cormorantier de la reine".

Chaque année au Pérou, le plus grand de tous, le Condor, l'oiseau roi de la cordillère des Andes livre contre le taureau, un combat rituel. Le taureau qui incarne l'Espagnol est toujours défait. Cette fête, le yawar, symbolise la revanche des Indiens sur les conquistadors.

Des expressions venant de la fauconnerie

Les expressions de la fauconnerie
Les expressions de la fauconnerie
  • "Avoir de l'entregent" : en fauconnerie se dit d'un oiseau qui est capable d'évoluer au milieu des chevaux, des chiens et des hommes. Dans le langage actuel, cette expression signifie : être capable de bien se conduire en société.
  • "Prendre son essor" : en fauconnerie veut dire s'envoler de façon prometteuse. Dans le langage actuel : quitter pour se développer ailleurs.
  • "Avoir des pratiques de haut-vol" : autrefois en fauconnerie, le haut-vol était la chasse la plus appréciée. Cela signifie dans le langage actuel être brillant en société.

La fauconnerie, un art de vivre

Art de vivre de la fauconnerie
Art de vivre de la fauconnerie

Par sa hardiesse et sa beauté, le faucon offre un symbole épuré de bonne éducation, de vaillance, de relation pacifique et de concorde.
On offre un faucon en gage d'amour, un autour en gage d'amitié. La chasse au vol, preuve de puissance et de richesse favorise la sociabilité et les joies raffinées. Elle manifeste l'élégance et la courtoisie.
La reine Ratio demande à son époux le roi Modus d'aimer les oiseaux, d'être courtois avec eux et d'en prendre grand soin.

"Il vient un temps
Où l'oiseau, sur votre poing
Est prêt à s'envoler
A mesure qu'il s'éloigne,
Il vous semble plus près,
Mais s'élance toujours plus haut... Où vous situez-vous alors, vous qui avez les yeux faibles et le pas lourd ?
Dominez-vos limitations et... volez, volez sous son aile..."

Anne Freudiger
Anne Freudiger

Anne Freudiger, la dame aux oiseaux, fréquente la forêt de Brocéliande au coeur de la Bretagne et des mythes celtiques. Elle étonne lorsqu'elle fait voler ses buses dans les brumes du val sans retour. Elle inquiète en se montrant trop souvent avec ses chouettes du côté de la fontaine de Barenton. Elle émerveille en donnant l'essor à son grand-duc devant le tombeau de Merlin.
C'est pourtant la banalité d'un métier peu banal, puisqu'Anne est fauconnière, que de sortir, d'entraîner et de faire chasser quotidiennement une bonne dizaine d'oiseaux.
Une activité aisée si on accepte de lui consacrer presque tout son temps, presque toute son énergie.
"La difficulté, c'est simplement de capter l'attention de l'oiseau et de lui faire comprendre qu'il peut avoir confiance en nous."
"Les oiseaux sont de véritables éponges à humeurs humaines, il faut être un peu oiseau pour être fauconnier."
"Ils comptent sur nous ; on est totalement responsable de tous ceux qu'on apprivoise."
répètent Anne et le Petit Prince.

Anne Freudiger organise des stages de fauconnerie. Pour en savoir plus, rendez vous sur : Anne Freudiger

Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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