Habitudes de maître Goupil

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Gravure de Grandville
Gravure de Grandville
Populaire, au point que tous ceux qui s'appellent Renard, Goupil, Zorro, Vos, Fox et bien d'autres tiennent leurs patronymes de qualités que leurs ancêtres partageaient avec notre animal.

Le vrai et le fabuleux

Le renard sait faire le mort en présence des chasseurs
Des témoignages attestent qu'en entendant un premier coup de fusil un renard s'écroule et fait le mort pour éviter qu'on ne tire le second qui lui serait peut être fatal... Pourquoi pas certains serpents sont capables de la même ruse en présence de leurs prédateurs.

Le renard pille une ruche avec sa queue
Pour pouvoir se régaler à satiété des produits d'une ruche, le renard y enfourne sa queue, laisse les abeilles s'y agripper puis va la secouer violemment contre un tronc d'arbre. Les rayons, débarrassés de leurs gardiennes donnent alors leur miel sans qu'il se fasse piquer.

Le renard noie ses puces
Lorsqu'il veut se séparer de ses parasites, le renard entre lentement dans l'eau. Les puces suivent son immersion pour essayer d'échapper à la noyade et finissent par se concentrer sur sa tête. Il secoue alors celle-ci de mouvements brusques et les petites bêtes se retrouvent dans l'eau.

Les réalités sur le comportement du renard

Retour de chasse
Retour de chasse

Régime alimentaire
Le renard est omnivore et opportuniste. Son régime alimentaire varie en fonction des saisons, du biotope et des disponibilités. Il est probable que le renard roux consomme surtout de petits mammifères, comme des campagnols, des souris, des écureuils, des lièvres et des lapins, mais son régime comprend une grande diversité d'aliments, y compris des végétaux. Ce dernier varie d'une saison à l'autre : le renard roux peut se nourrir principalement de petits mammifères durant l'automne et l'hiver et compléter son alimentation, au printemps, avec des oiseaux aquatiques nicheurs, particulièrement dans les prairies, et avec des insectes et des baies en été. Il peut faire des ravages considérables dans les colonies d'oiseaux marins où il se régale d'oeufs et d'oisillons ; il peut aussi s'attaquer à d'autres espèces d'oiseaux.

Le renard a la triste réputation d'être un voleur de poules et, de fait, il lui arrive de se faufiler dans les poulaillers s'il peut le faire facilement et sans danger. Il sait prendre des risques au printemps pour nourrir sa nichée, c'est à cette période qu'il convient de ne pas oublier de "rentrer ses poules". Les renards des villes, eux aussi s'adaptent aux circonstances mais sont capables de se permettre "de faire les difficiles" tant nos poubelles regorgent des surplus de notre société d'ultra-consommation.

Cependant, il compense largement ses larcins en détruisant une multitude de petits mammifères et d'insectes ravageurs des récoltes, de sorte qu'il est aujourd'hui habituellement apprécié des agriculteurs... Mais sûrement pas des éleveurs de volailles...

Renard arctique mulotant dans la neige
Renard arctique mulotant dans la neige

Comme le fait le chien, le renard roux utilise son odorat, sa vue et son ouïe pour chasser. Son acuité visuelle est excellente. Un léger mouvement d'oreille suffit pour repérer un lapin tapi sur le sol. Son ouïe et son odorat sont également très développés : il peut sentir les terriers abritant de jeunes lapins ainsi que les oeufs dissimulés dans les grandes herbes. Attentif au moindre bruit, il peut attendre patiemment le passage d'une souris dans les herbes ou la neige et pour, quand il sent que la proie est proche, bondir sur elle. Il lui arrive aussi de creuser pour attraper une proie qu'il a localisée à l'odeur après l'avoir d'abord entendu bouger sous terre. Il chasse surtout au couchant, la nuit et au petit matin.

Les renards ont l'habitude de muloter. Ayant, à l'odeur ou au bruit, repéré un mulot ou un campagnol dans un trou, ils le harcèlent en sautant sur place pour le faire sortir. C'est le moment où l'on peut voir notre goupil, les pattes tendues, faire des bonds comme mû par un ressort. Il semble alors danser dans la prairie.

Reproduction

Renardeaux jouants devant le terrier
Renardeaux jouants devant le terrier

Le rut a lieu entre mi-janvier et mi-février. Les mâles effectuent de grands déplacements (parfois plus de 6 km) à la recherche de femelles qu'ils découvrent grâce à leurs cris et à leurs marques olfactives laissées au sol. Les mâles s'affrontent en faisant le tourniquet (placés tête-bêche, ils tournent sur place), ou en se dressant l'un contre l'autre, pattes posées sur les épaules et gueules ouvertes. Les mâles sont polygames (un mâle avec plusieurs femelles) et les femelles sont polyandres (une femelle avec plusieurs mâles).

Comme ce n'est pas un animal volontiers fouisseur. Il est capable de creuser seul son terrier mais il utilise ceux de blaireaux (avec qui il peut cohabiter), et de marmottes en montagne. Il peut aussi investir une cavité rocheuse, une souche ou agrandir un terrier de lapin.

Après 51 à 53 jours de gestation (donc entre mi-mars et mi-avril), la femelle met bas 3 à 7 petits. Les renardeaux, aveugles mais déjà poilus, naissent dans un terrier. Ils pèsent alors entre 82 et 125 g (le poids d'une taupe) et n'ouvrent les yeux qu'après le 12ème jour. Les deux premières semaines, la femelle reste en permanence dans la tanière, avec sa portée. C'est le mâle qui ravitaille donc la petite famille.

Combat entre deux mâles (à gauche un charbonnier) au moment du rut
Combat entre deux mâles (à gauche un charbonnier) au moment du rut

Les jeunes commencent à se nourrir de viande à partir de 20 jours mais ne sont sevrés qu'entre la 6ème et la 9ème semaine. Les premières sorties ont lieu vers la 4ème semaine. Les renardeaux restent alors souvent à l'extérieur du terrier et sont très peu craintifs.

Fin juin, les jeunes commencent à abandonner le terrier où ils sont nés, mais ils ne se dispersent du cercle familial qu'à l'automne (pour les mâles en tous cas). A la recherche d'un territoire, ils peuvent parcourir plus de 25 km, avant de s'établir sur un site. La maturité sexuelle intervient à l'âge de 10 mois.

Cri

Le renard glapit.
Les renards communiquent entre eux par de nombreuses manifestations vocales : jappements, gloussements, hurlements, grognements, gémissements... Ces cris sont utilisés pour communiquer à faible distance. Mais le cri le plus employé est le glapissement. C'est un cri rauque et bref, utilisé comme un cri d'alarme. Lors du rut, ceux-ci sont plus allongés et lugubres. Ils servent à délimiter un territoire ou à établir un contact entre mâles et femelles. C'est lors des nuits calmes que l'on peut le mieux entendre ce son unique et très caractéristique.


Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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Mots clés :mammifèresrenard