La seiche n'est pas un calamar

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Seiche et calamar
Seiche et calamar
Un moyen infaillible pour ne plus les confondre : La seiche a un os, le calamar (ou calmar) a une plume, la pieuvre n'a plus aucun élément de squelette résiduel.

Comment reconnaître la seiche ?

Sur les côtes françaises, on rencontre la seiche commune, parfois appelée seiche officinale, ou simplement seiche. C'est un animal tellement particulier qu'il est facile d'identifier la seiche. La confusion reste cependant possible avec ses cousins céphalopodes, notamment le calmar.
Sur les côtes normandes il est courant de pêcher des sépions qui sont des juvéniles de la seiche. Mais attention, encore une confusion possible, existent aussi les sépioles également connues sous le nom de souchot qui constituent une espèce à part entière.

Ethologie

Seiche commune
Seiche commune

Description
La seiche présente d'abord les particularités du groupe des céphalopodes décapodiformes, c'est-à-dire la présence de 8 bras et 2 tentacules préhensiles.
Au milieu des bras, se trouve la bouche de l'animal, armée d'un bec ressemblant à celui d'un perroquet. Ce bec d'apparence cornée est en chitine, et il peut découper les carapaces des crustacés dont se nourrit la seiche.

Les organes sont entourés par le manteau, qui est la partie consommable et communément appelée "blanc de seiche". Ventralement, entre le manteau et la tête, se trouve le siphon de l'animal, qui communique avec la cavité palléale. C'est par le siphon que l'eau est expulsée lorsque l'animal se propulse, c'est également par le siphon que la seiche crache son encre.
La seiche respire à l'aide de branchies, facilement visible en retroussant le manteau.
Le corps de la seiche est rigide, en raison de la présence d'une coquille interne calcaire. Plus souvent appelée "os de seiche", c'est un élément plat et allongé, un reste de l'antique coquille externe, qui correspond à l'état primitif des mollusques. On trouve souvent ces "os de seiche" le long des plages, notamment après la saison de reproduction et la mort des géniteurs. Ces os sont d'excellents apports nutritionnels particulièrement pour les petits oiseaux en cage auxquels ils apportent des éléments essentiels à la fabrication de la coquille de leurs oeufs.

Pour ceux qui veulent observer l'anatomie interne, il suffit d'ouvrir le manteau pour avoir accès à une multitude d'organes très particuliers. On notera par exemple la poche d'encre, l'organe sexuel impair, les glandes nidamentaires.

La même seiche ? Dans deux milieux différents
La même seiche ? Dans deux milieux différents

Experte en camouflage
Le tégument (ensemble des tissus qui constituent le revêtement externe de certains animaux) est recouvert de cellules pigmentaires, les chromatophores, qui en se rétractant ou se dilatant, permettent à la seiche d'arborer autant de robes mimétiques qu'elle le souhaite. La seiche utilise également les variations de son patron de coloration durant la nage nuptiale.
Il est possible de différencier les mâles des femelles en repérant un bras transformé partiellement dépourvu de ventouses chez le mâle. C'est le bras hectocotyle, il sert à déposer les spermatophores dans le manteau de la femelle. La seiche est d'apparence plus massive que le calamar, et l'oeil est très différent également. Alors que l'oeil du calmar est rond, celui de la seiche présente une pupille ondulée. La forme de l'oeil permet également d'éviter la confusion avec la sépiole.
On remarquera aussi que la seiche dirige ses bras vers le bas en position normale.

Taille et poids
Le manteau à lui seul peut mesurer une cinquantaine de centimètres, ce qui fait de la seiche commune une grande espèce de sa famille. Les seiches peuvent atteindre un poids allant jusqu'à 2 kg.

Longévité
Très courte, seulement 2 ans, ce qui suffit pour une croissance jusqu'à la taille adulte et la reproduction.

La seiche et ses cousins

Un nautile
Un nautile

La seiche est un mollusque céphalopodes décapodiformes. Rappelons ce que cela veut dire, ce qui nous permettra, au passage, de présenter les cousins de la seiche.

Les mollusques sont des invertébrés à corps mou, le plus souvent muni d'une coquille externe, à l'exception, justement, des céphalopodes. Dans l'embranchement des mollusques, on trouve notamment les gastéropodes (escargots, bigorneaux, aplysies, etc.), les bivalves (la coque, l'huitre, le couteau, la moule, etc.), les polyplacophores (les différentes espèces de chitons), les céphalopodes (nautile, pieuvre, calmar, seiche, etc.), ainsi que quelques groupes d'importance moindre. Tous ces animaux sont donc apparentés et proviennent d'un ancêtre commun, qui vivait il y a plus de 500 millions d'années, âge du plus ancien fossile de mollusque connu. On dit d'un tel groupe qu'il est monophylétique.

C'est au sein de la classe des céphalopodes que l'on trouve les cousins les plus immédiats de la seiche. Les céphalopodes tiennent leur nom de leurs bras ou tentacules accolés à la tête. Chez ces animaux, l'évolution a transformé le pied d'origine, qui servait à ramper chez les mollusques primitifs, en organes préhensiles très performants.
On peut mémoriser trois groupes principaux au sein des céphalopodes : les nautiles, des céphalopodes primitifs à coquille enroulée externe, les Octopoda (on peut dire Octopodes) c'est-à-dire les pieuvres, et les décapodiformes (on peut dire décapodes), les seiches et les calmars. On retiendra que les nautiles ont des dizaines de bras, les octopodes ont 8 bras (d'où leur nom) et les décapodes montrent 8 bras et 2 tentacules.

Sur nos côtes, la seiche n'est pas le seul décapode. On trouve également le calamar (Loligo vulgaris), mais aussi la petite sépiole (genre Sepiola).
La seiche commune est l'espèce la plus courante des côtes françaises.
Il existe plus de cent autres espèces de seiche de par le monde.


Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.

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Mots clés :seiche