La peau de tomate va remplacer le bisphénol A dans nos boites de conserve

La peau de tomate va remplacer le bisphénol A dans nos boites de conserve

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Remplacer le revêtement actuel des boîtes de conserve par de la peau de tomate. Plutôt original ? Surtout bio, meilleur pour la santé du consommateur et peu cher. En tout cas, BIOCOPAC travaille sur le concept et espère le mettre en place sur les conserves d'ici 2 ans.

Le 1er décembre 2011, BIOCOPAC Project était lancé pour une durée de 24 mois. Le but du projet ? Remplacer, à terme, les laques et résines synthétiques présentes dans les boîtes de conserves par une autre substance : la coutine, qui se trouve dans la peau de tomate.

Les polymères et résines, recouvrant actuellement l'intérieur et l'extérieur des conserves, contiennent du bisphénol A, un composé chimique utilisé dans l'industrie du plastique. Ce dernier est classé parmi les perturbateurs endocriniens (molécules qui perturbent le fonctionnement normal d'un organisme) et est déjà interdit dans plusieurs pays. En France, c'est en 2015 qu'il sera proscrit de tous les contenants alimentaires (il l'est déjà pour les biberons par exemple).

Un projet bio commun

Plusieurs scientifiques et industriels (pour un nombre de 11 partenaires) de 6 pays différents en Europe participent à Biocopac : l'Italie, la France, l'Espagne, la Grèce, la République Tchèque et le Liechtenstein. Mais c'est à Parme, en Italie, que le laboratoire se trouve.

Depuis près de 2 ans, le projet a réuni 800 000 euros cofinancés par l'Union Européenne. On peut voir là une volonté commune de pallier la nocivité reconnue du bisphénol A par une alternative bio qui, en plus, ne coûte pas cher. Sciencesetavenir relate les propos du docteur Angela Montanari, coordinatrice du projet : "les boîtes seront disponibles sur le marché d'ici deux ans et ne coûteront pas plus cher au consommateur".

Alors que des tests sont actuellement menés sur la résistance de durée de conservation, ceux concernant la production expérimentale sont prévus pour janvier prochain. Les brevets pour le procédé d'extraction de la coutine, ainsi que pour la production de la bio-laque, ont quant à eux, déjà été déposés.

Une exploitation différente des déchets

Par an, ce sont plus de 145 millions de tonnes de tomates qui sont produites à travers le monde (selon les données de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), rapporte leparisien.fr via l'AFP. Et 2,2 % du poids de ces fruits équivaut à la part des déchets causés par sa production. Le média relève que, rien qu'en Italie, 100 000 tonnes de déchets par an proviennent des tomates. Le coût de leur traitement s'élève à 4 euros par tonne.

Le travail de Biocopac permettrait donc une valorisation de ces déchets, ainsi qu'une économie pour les industriels concernés, mais aussi pour l'environnement.
 

Sources : Sciencesetavenir, ladepeche, leparisien

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