Cités sans voitures : 10 villes relèvent le défi / iStock.com - JCarillet

Cités sans voitures : 10 villes relèvent le défi

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Coins de paradis reculés ou mégalopoles : des centaines de villes dans le monde ont décidé d’éradiquer la circulation automobile. Quelles sont-elles ? Quels sont leurs enjeux et leurs ambitions ? Pleins phares sur dix d’entre elles. 

Les coins de paradis

Les rues étroites de Venise n’auraient pas le même charme si la circulation routière y était autorisée. Dans la ville des amoureux striée de canaux, seuls les Vaporetto, les bus de transports collectifs, ou les gondoles peuvent transporter les touristes fatigués d’un point à un autre. Nichée au creux du lac Huron dans le Michigan (États-Unis), l’île Mackinac a banni la circulation des véhicules motorisés en 1898. Aujourd’hui, l’île est un complexe touristique prisé par les familles et sur laquelle on ne peut circuler qu’en carriole, vélo ou à pied. Chère au poète et compositeur Leonard Cohen, l’île d’Hydra, en Grèce, est un paradis sur terre. Aucun véhicule motorisé ne circule dans les rues pavées, réservées aux piétons et aux animaux à quatre pattes. 

Les villes qui ont sauté le pas

Championne à l’échelle européenne, la ville de Bruxelles pourrait détenir le titre de plus grande zone piétonne d’Europe. Possédant déjà 28 hectares de zone piétonne, Bruxelles a débarrassé des voitures en juin dernier 22 hectares supplémentaires, définitivement fermés à la circulation routière. La ville de Mulhouse en Alsace est quant à elle devenue piétonne en son centre en 2015. A Montréal, la plus longue rue commerçante de la ville fête sa première décennie de piétonisation. Dans le centre-ville, une partie du tronçon est de la rue Sainte-Catherine se transforme en lieu festif durant les manifestations estivales. Londres a été la première métropole à mettre en place un péage urbain dans son centre-ville en 2003. Depuis, la capitale britannique déjà dotée d’un solide réseau de transports en commun, a fortement développé son réseau de pistes cyclables.  Plus timide, mais tout aussi résolue à limiter le nombre de voitures dans son centre-ville, Madrid pénalise depuis janvier 2015 d’une amende de 90 € les automobilistes qui ne vivent pas dans le centre-ville ou qui n’ont pas de place de parking libre dans l’un des 13 parkings officiels. 

Les projets prometteurs

La capitale norvégienne s’est illustrée l’année dernière en communiquant ses ambitions de piétonisation de grande envergure. Le projet de la municipalité d'Oslo ? Éradiquer la circulation des voitures particulières dans le centre-ville dès 2019.Présenté en janvier 2016, à l’occasion de la conférence « Oslo sans voitures, utopie ou réalité ? », le projet prévoit la restructuration de 730 000 m2 d’espace urbain, comprenant  des bureaux, des commerces, des monuments historiques, des habitations, mais également des stations de transports en commun. Pour la municipalité et ROM, le groupe immobilier en charge du projet, la proximité des transports en commun, les réseaux de pistes cyclables  et les artères piétonnes sont des points essentiels pour rendre l’utilisation de la voiture superflue. La ville a décidé d’axer le projet sur un travail collaboratif entre des constructeurs immobiliers et des créateurs d’infrastructures de transport pour développer un projet harmonieux et durable.

Et à Paris ?

Après la mise en place du plan vélo en mars 2015, et la piétonisation des voies sur berges de la rive droite en octobre 2016, la maire de Paris Anne Hidalgo a soumis fin janvier un plan de « stratégie piétons » à décliner d’ici 2020. Avec un budget estimé à près de 90 millions d’euros, le projet de la ville de Paris comporte un objectif d’amélioration de la qualité de l’air, mais aussi de la qualité de vie. La mairie prévoit un certain nombre d’aménagements pour réduire progressivement la place faite à la voiture dans l’espace urbain. Notamment : la transformation de terre-pleins centraux de certains boulevards en promenade comme les boulevards de Charonne et de Ménilmontant (11e et 20e), l’élargissement et la multiplication des passages piétons sur les grands axes (Champs-Elysées (8e), sur l’avenue du Général-Leclerc (14e), rue de Rivoli (1er) ou dans le secteur de l’Opéra (9e), ou encore la transformation des  places de stationnement en espaces de repos équipés de bancs. L’affichage de plans de la ville indiquant le temps de trajet à pied renforcera l’information des piétons.

Par : Léa Art