Les difficiles rapports des hommes et des méduses

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Méduse géante du Japon
Méduse géante du Japon
La méduse, une beauté parfois fatale...

Dangers pour l’homme

L'une des espèces les plus dangereuses pour l'homme est la physalie (Physalia physalis) un drôle d'animal flottant à la surface mais dont les tentacules atteignent la longueur exubérante de 50 mètres. Elle est présente dans les océans Atlantique, Pacifique et Indien où les rencontres avec le plongeur peuvent très mal se terminer. Il s'agit, là encore, non pas d'un seul organisme mais d'une véritable colonie. Plusieurs types de polypes collaborent pour rendre la colonie autonome. Certains forment le pneumatophore, un sac assurant la flottaison de l'ensemble. D'autres forment les tentacules, un troisième groupe de polypes assure la digestion des proies pour l'ensemble de la colonie et un quatrième endosse le rôle de la reproduction.

La physalie se nourrit davantage de petits poissons que d'autres espèces et l'on estime qu'ils peuvent constituer jusqu'à 90% de son régime alimentaire. Même si les plus gros poissons, en se débattant, parviennent souvent à se libérer, il arrive que des maquereaux ne puissent sortir de sa mortelle étreinte. La proie est ensuite apportée par les tentacules vers les gastérozoïdes (les polypes assurant la digestion) qui se situent sur la surface inférieure du pneumatophore.

Les plongeurs et les baigneurs peuvent également être victimes de la physalie et les cas de piqûres sur l ‘ensemble de la planète sont très fréquents chaque année. Quand les physalies sont nombreuses, elles peuvent même devenir une catastrophe économique pour une région touristique en entraînant la fuite des vacanciers vers des lieux moins hostiles. Les piqûres provoquent des réactions inflammatoires douloureuses et des plaies longues à cicatriser. De plus, même les fragments de tentacules, dérivant au gré des courants vers les plages, conservent leur pouvoir urticant.

Les méduses tueuses

Mais la plus grande n'est pas la plus dangereuse. C'est un groupe de méduses à la forme plus ou moins cubique et à la nage rapide, les Cubozoaires, qui représente le plus grand danger pour l'homme.

Chiropsalmus quadrigatus possède un venin 700 fois plus puissant que celui de la physalie. Lorsqu'un homme est piqué, il ressent d'abord une grande douleur puis passe par de multiples états (crampes musculaires, nausées, mal de dos, perte de la parole, difficultés respiratoires, délires, paralysie, convulsions) pour finalement mourir. La méduse n'est pas grande mais ces tentacules, situés sur les angles du corps de section carré, peuvent attendre 3 mètres. Si l'on considère la grande vitesse de nage, cette longueur laisse de bonnes chances de la rencontrer.
Quant à Chironex fleckeri, elle terrorise les baigneurs des eaux australiennes. Un seul individu contient assez de venin pour tuer 60 personnes, une piqûre pouvant entraîner la mort en 3 minutes. Une caractéristique extraordinaire des Cubozoaires est d'avoir acquis des yeux, de façon totalement indépendante d'un point de vue évolutif. Nombreuses dans l'Indopacifique, ces méduses posent de réels problèmes à l'homme.

En nageant dans les eaux françaises, vous ne rencontrerez jamais de cubozoaires. Mais ayez une petite pensée respectueuse pour ces étonnants animaux lointains en regardant les inoffensives coupelles qui nagent dans nos eaux.

Mythologie

Méduse, le Caravage, Galerie des Offices, Florence
Méduse, le Caravage, Galerie des Offices, Florence

Méduse était le nom d'une des trois gorgones, ces monstres fabuleux, qui étaient représentés à l'image de femmes à la chevelure faite de serpents entrelacés. Elles vivaient à proximité des Hespérides, aux confins de la Libye.

Méduse avait deux soeurs, Euryale et Sthéno. Parmi les gorgones elle était la seule mortelle.
Selon la légende, Méduse fut une belle jeune fille, un peu trop fière de sa chevelure. Pour la punir, Athéna l'aurait changée en un paquet de serpents. Cela ne l'empêcha pas d'avoir pour amant Poséidon. Le poète Hésiode, un chroniqueur people de l'époque, raconte qu'elle s'unit à lui « dans une molle prairie parmi les fleurs printanières ».

Pourtant, Méduse était d'une laideur à faire peur. Elle avait une tête de « pirates des Caraïbes » avec des défenses de sanglier d'où sourdaient des serpents pendant jusqu'à sa ceinture.
Mais ses armes les plus redoutables étaient ses yeux grands ouverts qui lançaient des feux qui « médusaient » en les pétrifiant ceux qui la fixaient directement.

Gorgogne géante
Gorgogne géante

Méduser signifie de nos jours frappé de stupeur.

Attention sur le plan zoologique, de nos jours les gorgones ne sont pas des méduses mais des bien des gorgones ; des animaux marins proches des coraux comme Gorgonia flabellum qui vivent fixés sur les rochers.

Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.

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