Élections : votre chef peut-il vos obliger à voter pour un candidat ?

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Votre patron peut-il vous obliger à voter pour un candidat spécifique aux élections ?
Votre patron peut-il vous obliger à voter pour un candidat spécifique aux élections ?
À quelques mois des élections présidentielles américaines, certains patrons américains n'hésitent pas à prodiguer des consignes de vote parfois impérieuses à leurs salariés. Une pratique autorisée en Amérique, mais aussi en France. Pour autant, où se situent les limites d'une telle pratique ?

Une pratique courante aux États-Unis...

Un matin comme tous les autres au bureau. Seulement voilà : dans votre boite mail, un message de votre directeur vous intime d'un ton menaçant de voter pour x, seul candidat à ses yeux valant la peine d'être élu à l'issue du prochain scrutin électoral. L'idée a beau faire sourire, elle est pourtant bien loin d'être fantasque, et qui plus est légale. Quelques patrons américains comme David Siegel, PDG de Westgate Resorts, s'y sont d'ailleurs d'ores et déjà essayés, notamment en 2012. Ces derniers ont pour ce faire adressé des mails pour le moins insistants à leurs employés pour leur ordonner de voter pour Mitt Romney.

Non content de proclamer son soutien au candidat républicain, David Siegel va même plus loin et avertit, comme le relate le Huffington Post : "si moi ou ma compagne devons payer un nouvel impôt, comme notre président actuel semble vouloir le faire, je n'aurai pas d'autres choix que de réduire la masse salariale". Ambiance. Un phénomène qui semble prendre de l'ampleur sagissant cette fois de Donald Trump.

... mais encore très marginalisée en France

Quelque peu déplacé, ce genre de message n'en reste pas moins légal aux États-Unis... et en France, où la liberté d'expression prévaut. De fait, seule l'organisation d'une levée de fonds auprès des salariés dans le but de soutenir une campagne est prohibée. Mais si ce genre de pratique n'est plus un tabou aux États-Unis depuis longtemps, elle reste encore très marginale en France. Et aucun grand patron du CAC40 n'a encore fait parler de lui au sujet d'un tel courrier. Pas sûr, néanmoins, qu'un seul d'entre eux n'ose inaugurer la chose de si tôt car en France, une telle prise de position est souvent considérée comme risible. Différence de culture oblige.