L'ours kodiak

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Ours kodiak
Ours kodiak
L'ours kodiak est une sous-espèce de l'ours brun. Il vit isolé sur l'île de Kodiak en Alaska. Il est très proche de l'ancêtre commun, l'énorme ours des cavernes, qui vivait en France, il y a 25 000 ans.

Description de l’ours kodiak

L'ours kodiak est le plus gros des ours. Encore plus lourd que son cousin le grizzly, il peut peser plus de 750 kg et atteindre la taille de 3,20 m quand il se tient sur ses pattes antérieures (soit le double de sa hauteur à quatre pattes). Les femelles sont généralement 20 % plus petites que les mâles.

La couleur des kodiaks diffère d'un individu à l'autre. Les pelages de ces plantigrades varient du brun foncé au brun clair, avec des nuances possibles de gris ou de jaune.

L'ours kodiak (Ursus arctos middendorfi) est l'unique sous-espèce de l'ours brun. Il habite presque exclusivement sur les îles de l'archipel de Kodiak, au large de l'Alaska, où il vit isolé des autres ours depuis 12 000 ans.

Les ours Kodiak ne vivent théoriquement que dans les îles Kodiak

 

Situation des îles Kodiak en Alaska
Situation des îles Kodiak en Alaska

Les ours Kodiak vivent, en théorie, uniquement sur l'ile Kodiak. Mais il semblerait que l'on puisse en voir régulièrement sur les îles voisines d'Afoyak et de Shuyak.

La population totale des ours kodiaks est estimée à moins de 3 000 spécimens. Leur espérance de vie est comprise entre 20 et 30 ans.

Régime alimentaire

La compétition est rude sur les postes à saumons
La compétition est rude sur les postes à saumons

Même si le Kodiak est considéré comme le plus grand carnivore terrestre, il est cependant plutôt omnivore. Il passe en effet plus de temps à manger des racines, des plantes et des baies que de la viande. Les saumons constituent sa principale source d'alimentation mais il lui arrive aussi de chasser des cerfs, des élans ou des cerfs de Virginie.

Les ours kodiaks utilisent les parties les plus nutritives de leur nourriture pour maximiser leur gain de poids. Le cerveau, la couche de graisse sous-cutanée et les oeufs sont ainsi ses parties préférées dans le saumon. Les herbacés sont consommées seulement quand les kodiaks grossissent rapidement au sortir de l'hibernation, au printemps et au début de l'été.

Les Kodiaks sont des animaux diurnes. Quand ils entrent en compétition pour un territoire ou pour de la nourriture, en particulier pour les meilleurs postes de pêche du saumon, ils adoptent alors un mode de vie plus nocturne.

Les ours ne défendent pas leurs territoires mais ils ont des zones traditionnelles qu'ils utilisent chaque année.

Bien qu'ils soient généralement solitaires, les ours kodiaks sont souvent observés en larges groupes dans des zones où la nourriture est concentrée. Les postes à saumons peuvent être fréquentés par plusieurs animaux en même temps.

Reproduction

Dès la fin de la première année, les jeunes ours apprennent à pêcher
Dès la fin de la première année, les jeunes ours apprennent à pêcher

Les ours kodiaks deviennent mûrs sexuellement à l'âge de cinq ans et peuvent continuer de procréer tout au long de leur vie. La saison des amours se déroule à la fin du printemps. Les kodiaks sont normalement monogames pendant cette période, restant avec le ou la partenaire pendant plusieurs semaines.

L'ovule, une fois fécondé et divisé, suspend son activité jusqu'à l'automne. Il s'implante finalement dans la paroi utérine et recommence à se développer lorsque la femelle s'apprête à hiberner. Ce processus appelé "implantation retardée" est commun aux ourses de toutes espèces (sauf à l'ours malais).

Les oursons naissent en janvier ou en février, avec très peu de poils et les yeux clos. La portée de base compte généralement deux à trois petits. Ils pèsent moins de 500 grammes. Ils tètent pendant plusieurs mois leur mère dans la tanière. En avril, en sortant de leur repaire pour la première fois, ils ont déjà atteint près de 10 kg.

La plupart des oursons restent aux côtés de leur génitrice pendant deux à quatre ans. Plus d'un quart des oursons meurent avant d'avoir quitté leur mère, notamment à cause du cannibalisme des mâles adultes (qui souvent tuent les petits pour accélérer le retour des chaleurs de la mère).

Hibernation

Les Kodiaks commencent à rentrer dans leur tanière vers la fin du mois d'octobre. Les femelles sont les premières à hiberner. Les mâles commencent à ressortir en mars tandis que l'ourse peut rester avec ses petits jusqu'au mois de mai.

Si les conditions climatiques sont particulièrement douces, certains mâles renoncent à l'hibernation, restant éveiller tout l'hiver.

Des chercheurs du monde médical et de la NASA sont très intéressés par les mécanismes physiologiques de l'hibernation chez les kodiaks. Ces scientifiques étudient de près ces mammifères capables de dormir pendant sept ou huit mois, sans manger, sans boire, sans uriner et sans déféquer. A leur réveil, ils ont seulement perdu un peu de masse osseuse et de tonus musculaire, et n'ont développé aucun signe d'urémie (insuffisance rénale grave). Comprendre ce phénomène pourrait à la fois aider les spationautes en prévision de voyages très lointains dans l'espace, et les patients alités pendant une longue période.

Une politique efficace de préservation

Au 19ème siècle, les rencontres étaient fréquentes entre les pionniers et les ours kodiaks.
Au 19ème siècle, les rencontres étaient fréquentes entre les pionniers et les ours kodiaks.

Traditionnellement, les Alutiiq (indigènes de la côte sud de l'Alaska apparentés aux Inuits) chassaient ces ours pour se nourrir, se vêtir et fabriquer des outils. Les têtes des kodiaks abattues étaient alors enterrées dans le sol en signe de respect envers l'esprit des ours.

La chasse commerciale des kodiaks est apparue au début du 19ème siècle. Le prix d'une peau d'ours était à l'époque comparable au prix d'une peau de castor ou de loutre de rivière.

La cohabitation entre les premiers colons russes sur l'île de Kodiak et ces ours était compliquée. Les autorités locales encourageaient ces éleveurs à importer des gros chiens agressifs pour protéger leurs troupeaux. L'Alaska a été vendu par le gouvernement russe aux Etats-Unis en 1867. Saint-Paul, sur l'île Kodiak était à cette époque la seconde ville du nouvel état américain grâce à la chasse des phoques.

 

Un Kodiak naturalisé au musée de Fairbanks, Alaska
Un Kodiak naturalisé au musée de Fairbanks, Alaska

Au début des années 30, des biologistes et des éleveurs tentaient par tous les moyens de réduire le nombre d'animaux tués par les ours sur l'île Kodiak. A un certain moment, les ours étaient même tirés depuis des avions et une barrière de trois mètres de haut devait être construite sur les iles Kodiaks. Le Nord-est de l'archipel devait ainsi devenir une zone sans ours.

Au vue de la baisse sensible du nombre de kodiaks, une pétition a alors été adressée au gouvernement fédéral pour protéger les ours et leurs habitats. En réponse à cette demande, a été créé en 1941, le Refuge national de la vie sauvage des kodiaks.

Aujourd'hui, la pratique de la chasse aux kodiaks est strictement encadrée.

5 000 chasseurs résidents demandent chaque année un permis pour abattre un ours. Seules 319 autorisations sont dispensées et environ 160 kodiaks sont abattus par an. Les chasseurs qui ne sont pas résidents de l'Alaska doivent prendre un guide professionnel et payer entre 10 000 et 15 000 dollars par animal. Plus de 70 % des ours tués par les chasseurs sont des mâles.

Carte d’identité du kodiak

Famille : Ursidae
Sous-famille : Ursinae
Genre : Ursus
Espèce : Ursus arctos
Sous-espèce : Ursus arctos middendorfi


Article réalisé par Jacques Michaux et Victor Fleury.

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Mots clés :mammifèresours