À Rio, une fabrique de skateboards à partir de bouchons pour inciter au recyclage / iStock.com - Kyryl Gorlov

À Rio, une fabrique de skateboards à partir de bouchons pour inciter au recyclage

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Le plastique demeure l’un des éléments les plus polluants sur la planète. Alors que 10 tonnes en sont produites mondialement toutes les secondes, son recyclage est loin d’être aussi rigoureux. En effet, pas moins de 91% de la masse de plastique qui finit dans les décharges n’est pas recyclé. Ce constat sidérant a amené un ingénieur canadien établi à Rio de Janeiro à lancer un projet de recyclage. Ce dernier se concentre sur les bouchons de bouteilles et a pour objectif d’en faire des planches à roulettes.

Fabriquer des skateboards avec des bouchons en plastique, tel est le projet ambitieux de ce jeune entrepreneur canadien qui a élu résidence au Brésil. Il entend contribuer à l’instauration du recyclage comme standard sociétal dans la favela qu’il occupe. Zoom sur ce projet écologique vertueux.

Un don de nourriture en échange de la contribution au recyclage

Si dire adieu aux bouteilles plastiques et opter pour la gourde est un moyen écologique de réduire la consommation de cette matière, ces bouteilles ne vont pas pour autant disparaître du jour au lendemain. Du haut de ses 27 ans, Arian Rayegani, ingénieur mécanicien venu du Canada, a fondé un projet de recyclage particulier au cœur de la favela de Rocinha pour y remédier en partie. Son projet local, intitulé Na Laje Designs, consiste à collecter les bouchons en plastique afin d’en faire des planches à roulettes. “Nous ne sommes pas une usine de skateboards, c’est plus grand que ça”, affirme le jeune entrepreneur écologiste qui ambitionne de faire du recyclage un standard allant de pair avec le quotidien de la favela. Pour mener à bien le projet, Na Laje Designs compte majoritairement sur les bouchons collectés par les habitants en leur donnant, en contrepartie, de quoi se nourrir, soit un échange gagnant-gagnant au profit de l’environnement.

Près de 500 bouchons et 2 heures de travail par planche

Afin de garantir un ravitaillement régulier de la société locale, les habitants de la favela, encouragés par la perspective de recevoir des dons alimentaires, ont mis en place des points de collecte de bouchons. Ces derniers y sont triés et nettoyés avant d’être remis aux fabricants de skateboard. À leur tour, les ouvriers de Na Laje Designs travaillent sur les bouchons ainsi obtenus, en les faisant notamment fondre avant de les cuire au four à pizza industriel dans un moule à planche. Pour finir un skateboard, environ 1,5 kg de bouchons en plastique est requis, soit 500 unités au total. Le travail, quant à lui, s’étale sur 2 heures, de l’écrasement et la fonte du plastique au produit fini. Pendant ce temps, à Nancy, ces mêmes bouchons en plastique sont utilisés pour fabriquer des meubles.

Un projet ambitieux basé sur le recyclage

Avec la création de Na Laje Designs, l’objectif de Arian Rayegani est de faire du recyclage une monnaie courante dans cette favela où 230 tonnes journalières d’ordures sont produites. À travers son projet, le jeune ingénieur entend sensibiliser les habitants sur l’importance de cette cause. Il tient également des conférences pour éduquer les jeunes et les enfants de la communauté, afin d’éradiquer la pollution au plastique à la source. Interrogé sur l’avenir du projet, Rayegani affirme vouloir étendre son activité de recyclage au papier, au verre et au métal.

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