Dis moi ce que tu likes, je te dirai qui tu es / iStock.com-Evgeny Gromov

Dis moi ce que tu likes, je te dirai qui tu es

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Surfer au bureau était déjà une mauvaise idée, aller sur Facebook chez soi peut aussi en devenir une. Alors que ce réseau social se développe de plus en plus, devenant un nouvel outil du quotidien, indispensable pour certains, une étude de l'université de Cambridge a enfin mis en lumière une dimension de son utilisation, soupçonnée jusqu'alors : décrypter votre personnalité.

L'Université de Cambridge a mené conjointement avec Microsoft une étude des personnalités des adhérents à Facebook. Sur les 8000 cas étudiés, ils ont correctement déduit plus de 80 % de personnalité grâce à leur méthode. Facebook est déjà plus ou moins tacitement considéré comme étant une véritable mine d'or pour les annonceurs. Comme vous le savez, en fonction des groupes desquels vous êtes fans, des événements auxquels vous participez et même des pages et intérêts de vos amis, vous êtes analysés et "fichés". Le créateur de Facebook ne l'a d'ailleurs jamais caché, l'utilisation des données personnelles à des fins plus ou moins commerciales est l'une des clauses du contrat d'adhésion au réseau social.

Le passage de "J'aime" à "tu es"

Si les publicités transmettent vos goûts, vous imaginez qu'elles laissent deviner votre personnalité. Les renseignements transmis servent au ciblage de la publicité certes, mais aussi aux enquêteurs et aux recruteurs. La police a pu arrêter certains vandales en les pistant sur Facebook. Très facilement, celui qui cherche des informations sur vous les obtiendra, et constatera si vous préférez les vacances "famille – jeu de société" aux sorties "vieux potes-bières". Or, de ce type de préférences se devine votre quotidien et votre caractère, vos goûts, vos habitudes donc, et finalement, votre personnalité.

Ce processus très basique est d'abord naturel et fonctionne en images immédiates : entre l'amateur de théâtre et de musique classique et l'amateur de motos et de hard-métal, vous auriez tendance à plus apprécier, à priori, l'un ou l'autre. Le logiciel gère les like de la même manière. Ainsi certains groupes seront connotés négativement, et lorsque vous cliquerez dessus, vous nuancerez votre profil, devenant "moins intelligent" par exemple, ou "moins marrant". Les "like" prennent alors forme humaine.

Des résultats assez surprenants…

La force de ce mécanisme de déduction réside dans l'évidence du processus : il fait des corrélations caricaturales, certes, mais qui sont sans cesse nuancées par vos like et vos fan. Eh oui, car tel est le principe de Facebook : alimenter au maximum sa page et faire en sorte qu'elle soit la plus représentative de sa personnalité, obligeant certaines mamans à être plus attentives.. Certains y passent des heures, mettant en péril l'avenir de leur couple. Tous les recoupements se font ainsi et les personnalités des internautes sont peu à peu détaillées.

Les résultats de l'étude ont été couronnés de succès : la déduction concernant la tranche d'âge, le sexe, l'ethnie et la religion est vérifiée à plus de 80 % ! Les personnes homosexuelles sont bien distinguées des personnes hétérosexuelles dans 88 % des cas, les Blancs des Noirs dans 95 % des cas, et les idées politiques dans 85 % des cas. Le point positif de ce logiciel est qu'à terme, s'il est bien mis au point, il pourra certainement aider à déceler certains profils "à problème". Cependant, il mettra aussi davantage en lumière les profils encombrants...

Entre-temps, attention aux raccourcis d'idées en likant un sujet controversé, polémique, ou deux sujets qui mis bout à bout pourraient faire passer un message étrange, polémique ou controversé. De plus, une plaisanterie pour vous est une donnée pour Facebook, et un argument pour un recruteur. L'anonymat et la confidentialité des données s'estompent un peu plus, et la silhouette indistincte de votre profil Facebook prend des formes plus précises, voire même des couleurs...

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