Protection vidéo : la CNIL souligne les risques liés à l’IA dans la vidéosurveillance / iStock.com - pixinoo

Protection vidéo : la CNIL souligne les risques liés à l’IA dans la vidéosurveillance

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Les technologies de vidéosurveillance, renforcées par l’intégration de l’Intelligence artificielle (IA) dans leur système, sont désormais capables de faire bien plus que “surveiller”. Les caméras de surveillance dites “augmentées” peuvent notamment analyser automatiquement les images filmées pour ensuite en extraire des données personnelles sur les individus.

Le déploiement récent de ce nouveau dispositif de surveillance dans des espaces ouverts au public a suscité une réaction de la part de la Commission nationale de l’informatique (CNIL). Décryptage.

Zoom sur les caméras de vidéosurveillance augmentées

Dans son rapport publié le 19 juillet dernier sur la généralisation de la vidéosurveillance augmentée dans les lieux publics, la CNIL tire la sonnette d’alarme sur l’usage de cette nouvelle technologie. Les détails du rapport, issu d’une consultation publique initiée par la Commission en janvier, n’abordent cependant pas la question des caméras biométriques. La CNIL s’est concentrée sur les irrégularités légales soulevées par l’installation de caméras “augmentées” dans les espaces ouverts aux publics uniquement. Les caméras dites augmentées, contrairement aux caméras de surveillance classiques, sont équipées d’une IA qui enrichit leur périmètre d’action. Grâce à ce logiciel de traitement intelligent, ces nouvelles caméras, au-delà de filmer le trafic des passants :

  • Analysent les individus dans leur champ de vision afin de les catégoriser ;
  • Décryptent les comportements des sujets filmés de sorte à identifier les gestes suspects et susceptibles de compromettre l’ordre public.

Un dispositif jugé intrusif par la CNIL

À la différence des caméras de surveillance biométriques, les caméras augmentées se contentent d’interpréter les agissements des passants. L’usage de ce nouveau dispositif « intelligent » s’inscrit notamment dans :

  • La surveillance et la gestion intelligente et en temps réel du trafic. Les données collectées par les caméras peuvent ensuite servir à aménager l’espace pour l’adapter au flux de fréquentation.
  • La prévention des dangers qui menacent la sécurité publique, en décelant les comportements suspects ;
  • L’évaluation de l’impact marketing d’un panneau publicitaire sur son audience cible.

Pour autant, la CNIL n’approuve pas le déploiement public de ce dispositif augmenté dans le contexte législatif actuel. La Commission qui s’assure du respect de la protection des données personnelles (RGPD) qualifie cette approche d’intrusive. Elle met en avant la menace que représentent les caméras augmentées pour la préservation des libertés fondamentales dans l’espace public.

La nécessité de mettre en place de nouvelles réglementations

Le déploiement des systèmes de vidéosurveillance augmentée semble une étape incontournable dans le contexte de l’évolution de la technologie et la révolution de l’IA. La légitimité de l’utilisation de ces nouveaux dispositifs n’est d’ailleurs pas pleinement remise en cause par la CNIL qui en reconnaît les avantages. Elle préconise toutefois la mise en place d’un nouveau cadre juridique pour mieux encadrer l’usage de cette technologie dans l’espace public. En effet, dans le contexte actuel, la loi interdit strictement aux pouvoirs publics de recourir à des dispositifs automatisés tels que les caméras augmentées.

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