Ces raisons pour lesquelles nous remettons toujours tout à plus tard

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Consciemment ou non, chacun d'entre nous – qu'on soit jeune, vieux, grand ou petit – cultive à un moment ou un autre la procrastination, cet art si subtil consistant  à repousser les choses ad vitam aeternam, la plupart du temps par fainéantise. En dépit de son côté plaisant, cette tendance au retard chronique peut néanmoins rapidement être perçue comme un défaut de taille par les professionnels. Voici quelques astuces pour vous aider à changer de cap.

Vous n'en avez peut être pas conscience mais la procrastination, cette propension à systématiquement tout remettre à plus tard, peut vite devenir une véritable tare au quotidien. Et il serait bien trop facile d'expliquer cette habitude par la fainéantise. D'autant plus que cette pratique nous enferme bien souvent dans un paradoxe : celui d'avoir à penser chaque seconde à ce que l'on doit faire sans pour autant trouver la force pour s'y résoudre. Mais, au fait, comment expliquer la procrastination ?

Des distractions partout, tout le temps

Si le phénomène de procrastination n'est pas nouveau, celui-ci n'a toutefois cessé d'augmenter au cours des dernières années. À en croire la conclusion de Piers Steel, un psychologue américain, les Américains n'étaient en 1978 que 5 % dans cette situation, contre près de 30 % aujourd'hui. Une augmentation fulgurante qui s'expliquerait selon lui par le regain d'importance de la télévision, de l'émergence d'appareils tels que la console de jeu, du lecteur DVD ou encore de l'iPad.

Bref, la technologie aurait un poids considérable sur notre efficacité. Faut-il pour autant jeter son téléviseur ? Peut-être pas, mais la solution consisterait sans aucun doute en partie à limiter l'usage que l'on fait des technologies.

Parce que certaines choses n'ont finalement pas tant d'importance

D'après le blogueur anglais Paul Graham, il existe deux sortes de procrastination : la bonne et la mauvaise. Parce qu'il en existe une bonne ? Selon lui, on parle de bonne procrastination lorsqu'on remet à plus tard des tâches dont l'importance est mineure au profit d'une mission capitale. Imaginez : vous êtes un scientifique et vous apprêtez à concevoir un vaccin révolutionnaire, seulement, vous ne pouvez vous empêcher de penser à cette plante que vous aimez tant qui n'a pas eu d'eau depuis des lustres. Dans cette situation, le bon "procrastinateur" laisse d'abord la place à la recherche.

Toujours selon Paul Graham, il est important de noter qu'une grande partie de ce que nous avons l'habitude de repousser à plus tard n'est en fait pas primordiale – "des choses qui ne seront pas mentionnées dans notre nécrologie", détaille-t-il. Mais pour autant, il est parfois difficile d'identifier les éléments prioritaires, même si certaines choses peuvent aisément être mises de côté, comme "se raser, faire sa lessive, faire le ménage ou encore écrire des notes de remerciements". Moralité : une personne capable de remettre ces petits détails à plus tard fera preuve d'une meilleure organisation.

Parce qu'il ne suffit que d'une minute pour régler les petits problèmes

Si les petites tâches peuvent facilement être repoussées, reste qu'il ne faut pas pour autant les négliger. Même si ces dernières ne vous semblent de prime abord pas chronophages, le fait de les accumuler peut vite vous mettre dans une fâcheuse posture. Et n'oubliez pas un détail : nous serions très mauvais pour évaluer le temps à consacrer aux choses à faire, comme le souligne une étude de l'US Department of Labor, le ministère américain du travail.

Un phénomène que les Américains appellent "erreur de planification" ou comment se retrouver à ne plus faire les petits travaux parce que le temps nous manque.

Parce que vous êtes né avec

Selon une étude relayée par la revue Journal of Clinical and Experimental Neuropsychology, les "procrastinateurs" seraient plus souvent sujet que les autres aux problèmes de self-control, d'entrain et de concentration. Des difficultés qui s'expliqueraient par la constitution de leur cerveau et notamment du cortex pré-frontal. Bref, voilà une excuse de plus pour ne plus ranger votre bureau

Parce que tout ce qui compte pour vous, c'est l'hédonisme

Vous venez de terminer votre dîner. Confortablement installé dans votre canapé avec votre bien-aimé(e), vous avez décidé de regarder un film – au choix une comédie loufoque dont tout le monde parle, ou un classique un peu contemplatif et intello qui vous fera briller lors de vos prochains dîners. Comme le souligne le site Online Colleges, la question ne se pose en fait quasiment jamais : c'est presque à chaque fois le film un peu régressif voire beauf sur les bords qui remportera votre adhésion, ce au détriment du Bergman en noir & blanc que vous espériez voir depuis longtemps déjà.

Pour quelle raison ? Parce que nous cherchons tous inconsciemment un plaisir immédiat et donc accessible dans la seconde. Ce que ne permettra par exemple pas forcément un chef d'œuvre de Fellini ou d'Antonioni, qui réclame un minimum d'attention et de concentration. Un effort que nous sommes malheureusement rares à fournir le soir, à 20h, qui plus est en compagnie d'un gros pot de pop corn.

Par ce que vous manquez probablement de confiance en vous

Et si la procrastination était liée à un manque de confiance ? C'est en tout cas ce que suppose une équipe de chercheurs de l'université DePaul. Ainsi, les personnes ayant le moins confiance en elles feraient davantage preuve de défaitisme que les autres, repoussant ainsi leurs tâches à plus tard de peur de ne pas les réussir. De même, une étude anglaise publiée par le British Journal of Educational Psychology est parvenue à mettre en évidence que les étudiants inquiets et angoissés étaient ceux reportant le plus souvent leurs révisions à l'approche d'un examen. Tant et si bien qu'il était en définitive presque impossible de tout réviser à temps.

Parce que vous avez trop tendance à vous appuyer sur les autres

Trop souvent, on pense qu'il serait bénéfique d'avoir quelqu'un pour nous soutenir dans nos projets, pour nous aider à travailler ou par exemple pour arrêter de fumer. Pourtant, cette aide aurait en réalité pour conséquence de nous freiner dans notre entreprise, comme le révèle le Wall Street Journal dans une étude de 2011. D'après les chercheurs, ce corolaire s'expliquerait parce que nous aurions dans cette situation trop tendance à nous adosser moralement sur la personne en question, ce qui ne nous permettrait plus dès lors d'avancer. Conclusion : mieux vaut ne pas trop écouter ses amis – aussi réconfortants soient-ils – lorsqu'ils prononcent le fameux "C'est pas grave, tu feras mieux demain".

Le nerf de la guerre

N'empêche que si vous vous sentez d'attaque pour lutter contre votre procrastination chronique, n'hésitez pas à vous accorder quelques petites récompenses (quelques macarons au foie gras Ladurée, disons) de temps à autre – un peu à la manière du bâton et de la carotte – après chaque mission accomplie. N'oubliez pas non plus de tenir un agenda, pour vous aider à mieux hiérarchiser vos tâches et combattez vaillamment les distractions – en veillant à ne pas vous installer trop confortablement, au risque de rêvasser au bureau – lorsque vous décidez de travailler. Aussi, faites en sorte de bien diviser vos différents travaux pour ne pas vous décourager trop vite.

Et si vraiment vous en avez assez d'être efficace au boulot, lâchez-vous et jouez la carte de l'improductivité

Sources : Psychology Today, Paul Graham, HuffPost, Online Colleges

Les catégories relatives à cet article : psychologie et développement personnel