Carcharodon megalodon est-il toujours vivant ?

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Reconstitution de Megalodon Carcharodon - dessin de M.H. Hamel
Reconstitution de Megalodon Carcharodon - dessin de M.H. Hamel
Un requin géant de 50 tonnes et 15 mètres de long, capable d'avaler une vache d'une seule bouchée.

Megalodon : Carcharodon megalodon a vécu en France

Remontons tout d'abord quelques 15 millions d'années pour découvrir un paysage qui n'avait rien à voir avec celui que nous connaissons. A cette époque, dénommée Miocène, les mers recouvraient une grande partie de la France. L'Anjou, la Touraine étaient submergées et la Bretagne était une île.
Le climat était lui aussi différent, très proche du climat des régions tropicales actuelles.
La faune terrestre ressemblait à celle de la savane africaine. Des cousins des éléphants, des rhinocéros et des antilopes vivaient alors sous nos latitudes.
Dans les mers, les animaux ressemblaient davantage à ceux que nous connaissons actuellement. Les fouilles paléontologiques ont mis à jours de nombreux restes fossiles appartenant à des formes proches des espèces actuelles, tels que des membres de la famille des Sparidés (les daurades).
Mais il y a cependant quelques exceptions, dont une de taille, puisque l'animal en question devait mesurer 15 mètres.
 

Carcharodon Megalodon attaquant un dugong, dessin de Marie-Hélène Hamel
Carcharodon Megalodon attaquant un dugong, dessin de Marie-Hélène Hamel

Le Carcharodon megalodon, aussi appelé Carcharocles megalodon par certains auteurs, était un requin gigantesque qui, vu ses dimensions, devait se nourrir de grands mammifères marins et peut-être d'autres requins.

C’est à ses dents que l’on reconnaît carcharodon megalodon

Dent fossilisée d’un Carcharodon Megalodon
Dent fossilisée d’un Carcharodon Megalodon

On connaît essentiellement ses dents - une trouvaille très appréciée par les paléontologues amateurs - car le reste du corps est rarement conservé. De forme triangulaire, très semblables à celles du requin blanc actuel Carcharodon carcharias, les dents de ce grand requin fossile mesurent jusqu'à 17 cm.
Si l'on compare ces dents avec celle du requin blanc (mesurant au maximum 6 cm) et que l'on considère la taille maximale du même requin blanc (environ 7 mètres) certains auteurs estiment que Carcharodon megalodon pouvait mesurer 15 mètres pour un poids de 50 tonnes !
Un vrai monstre qui ne devait connaître aucun prédateur à l'âge adulte.

Carcharodon megalodon est toujours vivants dans l’imagination des illustrateurs

Un homme une bouchée, dessin de Christophe Devire
Un homme une bouchée, dessin de Christophe Devire

De nombreux musées, et même des amateurs passionnés, ont essayé de reconstituer les mâchoires du megalodon grâce aux séries dentaires trouvées. Le résultat est éloquent, l'animal pouvait selon toute vraisemblance avaler une proie de la taille d'une vache d'une seule bouchée.
On peut donc se rassurer en sachant cet animal disparu, les fossiles les plus récents étant datés à - 1,6 millions d'années. Cependant tout le monde ne partage pas cet avis et, se basant sur des témoignages et sur la découverte de dents prétendument actuelles, certains soutiennent que Carcharodon megalodon est toujours parmi nous. Alors qu'en est-il vraiment ? Existe-t-il réellement un requin capable d'engloutir une barque et ses occupants ou s'agit-il seulement d'une histoire à faire peur... Une affaire à suivre...

Megalodon : carcharodon megalodon est-il encore bien vivant de nos jours ?

Les témoignages de marins affirmant avoir vu le monstre carcharodon megalodon sont assez nombreux.
Si certains relèvent clairement du canular, d'autres laissent plus perplexes car ils viennent d'équipages entiers composés de personnes d'expérience sachant différencier un requin d'une baleine. Ainsi, en 1918, plusieurs marins australiens ont refusé de prendre la mer durant plusieurs jours après avoir rencontré un animal gigantesque. Identifié comme un requin par tout l'équipage, la créature décrite aurait attaqué un train de casiers à crustacés et l'aurait emporté sans que les pêcheurs puissent faire quoi que ce soit.
Deux aspects rendent ce témoignage digne d'intérêt : tout d'abord le fait que les marins ont été réellement effrayés par quelque chose puisqu'ils ont refusé de retourner en mer, ensuite la concordance de leur témoignage. Tous affirment avoir vu un animal de couleur blanche dont la forme générale était celle d'un requin et non d'une baleine. Aucun n'estimait l'animal à moins de 35 mètres. Néanmoins, l'absence de trace, en particulier l'absence de photos, ne nous permet pas de considérer ce témoignage comme une preuve mais plutôt comme une piste.
Cette piste n'aura malheureusement, ou heureusement pour les pêcheurs, jamais donné suite, l'animal n'a plus été observé ultérieurement.

Comparatif de tailles du Megalodon et d’un humain
Comparatif de tailles du Megalodon et d’un humain

D'autres récits font état de requins similaires, mais dont les proportions sont beaucoup plus réduites et ne dépassent guère les 20 mètres. La plupart de ces récits s'expliquent assez facilement par la présence d'un requin-baleine, animal extraordinaire mais bien réel, et par ailleurs assez commun.
Mais les témoignages de marins ne sont pas les seuls arguments invoqués par les défenseurs de la thèse de la survie du monstre. Un argument apparemment plus scientifique prône la survivance du grand requin : la découverte par dragage de dents de très grandes tailles et non fossilisées. Cette découverte en grande profondeur a alimenté la thèse selon laquelle une forme apparentée à Carcharodon megalodon aurait pu évoluer en une espèce actuelle abyssale. Ce mode de vie expliquerait que l'animal peut exister de nos jours en étant si peu fréquemment aperçu.
Avant d'élaborer cette théorie, ses auteurs auraient cependant dû regarder de plus près ces dents. Elles ont effectivement un aspect blanchâtre qui évoque des dents actuelles, les dents fossilisées étant en général brunâtres ou grisâtres et extrêmement denses. Cependant, les études ultérieures à la fois de la structure des dents et des dépôts dans lesquels elles ont été trouvées semblent les désigner comme des dents fossilisées, mais dont l'aspect tromperait aisément un non-spécialiste... Encore une affaire à suivre...

Il semble donc que ce prédateur n'ait plus fait parler de lui depuis longtemps et que sa disparition soit l'hypothèse la plus probable. Rien, en tout cas, ne prouve sa survivance au grand dam des amateurs d'émotions cryptozoologiques.


Article réalisé par Arnaud Filleul.

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