Syndrome métabolique

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Un dessert appétissant
Un dessert appétissant
Le syndrome métabolique remplace en grande partie la classique "obésité du bon vivant" et "l'embonpoint", qui implique une espèce de jovialité et d'irresponsabilité devant la maladie, que le médecin avait souvent du mal à prendre au sérieux.

Il en va tout autrement avec le syndrome métabolique, qui réunit un ensemble de symptômes et qui est une alerte de la survenue imminente de maladies plus graves comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires et cérébrales.

Pour parler de syndrome métabolique (ou encore syndrome X comme il fut baptisé lors de sa définition dans les années 1980), il faut en réunir trois parmi les cinq critères suivants, que sont l'augmentation de la circonférence abdominale (obésité abdominale ou viscérale), l'augmentation du taux de triglycérides sanguins, la baisse du bon cholestérol (HDL-cholestérol), une augmentation de la tension artérielle et de la glycémie.

Il s'agit donc d'un syndrome qui réunit une obésité abdominale, une hypertension, des troubles des graisses sanguines (cholestérol et triglycérides) et une hyperglycémie. Pour parler de syndrome métabolique, il faut présenter au moins trois de ces cinq symptômes, dont les plus fréquents sont l'obésité abdominale et l'hypertension artérielle.

Caractéristiques

Le syndrome métabolique est un ensemble de troubles qui démontrent que l'organisme est en état de déséquilibre. L'obésité, qui est le point de départ de ce syndrome, et en particulier la graisse abdominale, provoque une résistance à l'insuline (l'insuline est moins efficace pour contrôler le taux de sucre dans le sang), une augmentation du taux de leptine (hormone sécrétée par le tissu adipeux et qui contrôle la satiété), et active le système rénine-angiotensine du rein. Toutes ces réactions aboutissent à des troubles vasculaires, à l'hypertension artérielle et à un état pré-diabétique, avec un risque accru d'accident vasculaire cérébral et d'infarctus du myocarde. Il ne s'agit donc pas seulement d'une obésité du bon vivant, mais d'un syndrome préoccupant nécessitant un traitement énergique.

Fréquence

Le syndrome est plus fréquent chez l'homme adulte et chez la femme après la ménopause. Il concerne entre 40 et 60% de la population adulte selon les pays. Il s'agit donc d'un syndrome très répandu, dangereux, dont les porteurs sont en général loin d'être conscients de sa gravité, car l'obésité abdominale est souvent considérée comme un phénomène normal de l'âge. En fait l'obésité abdominale, aisément diagnostiquée par la mesure de la ceinture abdominale est le premier signe des déséquilibres métaboliques de l'organisme et le signal qu'il est temps de suivre un régime et de faire de l'exercice.

La graisse abdominale

L'obésité ou le surpoids est caractérisé par l'augmentation de la graisse corporelle, mais celle peut être régulièrement répartie ou localisée au niveau de l'abdomen. L'obésité généralisée est souvent moins grave parce qu'elle ne s'accompagne pas d'une élévation de la tension artérielle. Certes elle est responsable de troubles articulaires ou respiratoires mais est moins grave pour le coeur que le syndrome métabolique. Dans ce dernier cas, la graisse s'accumule principalement au niveau de l'abdomen, même chez des personnes qui paraissent relativement maigres, mais qui présentent une hypertension artérielle et déjà une petite "bedaine".

La graisse corporelle n'est pas un stock fixe de corps gras. Elle est constamment utilisée et renouvelée par l'organisme. La graisse abdominale en particulier libère des acides gras qui vont s'accumuler dans le foie et le muscle, où ils vont entrer en compétition avec le glucose. Il en résulte une hyperglycémie et, par réaction en chaîne, une anomalie de la production d'insuline par le pancréas, et finalement, un diabète. Une autre série de réactions métaboliques aboutit à une hypertension artérielle.

Pour cette raison, la graisse abdominale est considérée aujourd'hui comme un indicateur de risque cardiovasculaire, au même titre que la tension artérielle ou les taux de lipides sanguins.

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