La France interdit la destruction des produits invendus

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La France interdit la destruction des produits invendus/ iStock.com -vuk8691
La France interdit la destruction des produits invendus/ iStock.com -vuk8691

Face aux enjeux environnementaux, le gouvernement français prend les devants pour résoudre un problème longtemps négligé : le gaspillage. Le Premier ministre a annoncé au début de ce mois de juin un projet de loi sur l’économie circulaire. Ce dernier interdit de détruire les invendus non alimentaires.

Une loi qui interdit formellement de jeter les produits non comestibles invendus entrera bientôt en vigueur dans l’Hexagone. La mesure qui tend à encourager les dons à des œuvres de charité, mais aussi à conforter les opérations écologiques de la France, est qualifiée de “première mondiale” par le chef du gouvernement.

Jeter ne sera plus une option pour les industries

Le pouvoir exécutif français s’est visiblement engagé contre le gaspillage. En octobre 2016, le gouvernement avait déjà instauré la loi Garot contre le gâchis de nourritures, incitant les Français à revendre leurs invendus alimentaires via l’application Karma. Le 4 juin 2019, une nouvelle loi du même type a été annoncée officiellement par le chef du gouvernement Edouard Philippe. Cette fois, les produits non alimentaires tels que le textile, les produits de beauté et d’hygiène, mais aussi les électroménagers sont dans la ligne de mire. Au risque de se faire sanctionner, les industries et distributeurs n’auront plus le droit de détruire leurs invendus non alimentaires d’ici quatre ans. À la place, le don à des associations ou le recyclage sont les solutions à privilégier.

Des chiffres hors-normes

Pour justifier cette décision, le Premier ministre a expliqué que “ces produits qui ont été fabriqués et (…) qui n’ont pas trouvé preneur se voient trop souvent totalement détruits, brulés, mis en décharge, mais jamais valorisés”. Ainsi, certains objets en excellent état partent tout bonnement à la poubelle alors qu’ils pourraient servir à d’autres. D'après les données de Matignon, les invendus non alimentaires détruits par an représentent environ 600 millions d’euros en France, “un gaspillage qui dépasse l’entendement”, déclare Edouard Philippe. Bien qu’il soit parfois plus simple pour les entreprises de jeter les produits restants, elles seront contraintes de se plier à ce dispositif légal qui interdit la destruction des invendus. À Rennes, on partage la nourriture avec FrigoTroc. Le même système pourrait être instauré pour les produits non alimentaires.

Une histoire de recyclage

Afin de mettre un terme à cette destruction massive de produits encore utilisables, cette loi sur l’interdiction du gaspillage sera intégrée dans le projet de loi pour une économie circulaire qui sera discuté en Conseil des ministres au mois de juillet. “Nous pouvons éviter la destruction de produits en parfait état de marche et ce gaspillage scandaleux”, reconnait le Premier ministre lors de sa déclaration. Pour s’y conformer, les producteurs devront recycler leurs invendus ou les donner. Ainsi, l’interdiction de détruire les produits déjà couverts par une filière de recyclage (textiles, équipements électroniques) sera appliquée dès 2021. Pour les autres, la loi prendra effet vers 2023. Une autre solution serait de créer un commerce d’occasion.