Les assureurs inquiets face à l'émergence des voitures autonomes

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Voiture autonome Peugeot - Peugeot HX1, 2011
Voiture autonome Peugeot - Peugeot HX1, 2011

L’automatisation à venir de la conduite, rendue possible par la voiture sans conducteur, fait redouter une baisse importante des primes d’assurance auto. Afin de s’adapter à la progressive éviction des sinistres, le marché assureur va devoir se réinventer.

Le ministre de l’Économie Emmanuel Macron était en visite chez PSA Peugeot Citroën, lundi 14 septembre. L'occasion notamment d'en apprendre plus sur le projet de voiture sans conducteur du groupe, automobile dont la mise en circulation est prévue d'ici quelques années. Or, ces voitures autonomes sont de plus en plus redoutées par les assureurs. Ce type de véhicule, dont la commercialisation est prévue dès 2020, va en effet permettre de réduire considérablement la fréquence des accidents. Une étude KPMG estime ainsi que 30 000 hospitalisations pourraient être évitées chaque année, auxquelles s’ajouterait une économie de 4 milliards d’euros.

Cependant, ce grand virage technologique posera une question quasi-éthique : celle de la responsabilité en cas de sortie de route, notamment. On ne peut en effet incriminer les prises de décision d’un véhicule autonome en situation d’urgence. D’où la question : à qui reprocher quoi lorsque viendra le moment pour le robot de choisir entre la mise en danger de ses passagers ou celle d’un autre usager de la route ? Ou entre celle de deux autres usagers de la route ?

Le marché d’assurances automobile français, face à cette innovation qui lui échappe, s’inquiète de voir s’effondrer les 20 milliards d’euros par an qu’il génère, selon Le Monde. En réalité, les assurances n’auront pas beaucoup de possibilités d’adaptation. Ce sera la négociation de nouveaux partenariats avec les constructeurs et la révision de leur offre tarifaire, ou la disparition totale du marché.

La reprise de ce marché la plus probable reste la récupération de l’activité assurance auto par les constructeurs eux-mêmes, en complément de leurs garanties. "Ce n’est plus avec le propriétaire de la voiture mais avec le constructeur automobile que l’assureur dialoguera", précise de patron de la MAIF. Le groupe Peugeot Citroën a déjà anticipé la problématique en devenant lui-même l’assureur de ses véhicules autonomes. Reste maintenant à savoir si les assureurs prendront le pas de ce bouleversement économique.

 

Sources : April ; Argus de l’assurance