C'est la fin pour les terrasses chauffées dès le printemps 2022

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C'est la fin pour les terrasses chauffées dès le printemps 2022 / iStock.com - jacus
C'est la fin pour les terrasses chauffées dès le printemps 2022 / iStock.com - jacus

Par principe, un espace à chauffer doit être fermé et isolé de l’extérieur pour maximiser les effets de l’appareil de chauffage utilisé et éviter les fuites inutiles d’énergie. Au vu de cette simple logique, l’existence même des terrasses chauffées à l’extérieur des bars et des restaurants est un non-sens écologique absolu. L’impact environnemental de cette pratique est considérablement élevé.

Dans le cadre de la loi “climat et résilience” proposée en 2021, l’interdiction imminente de l’usage d’appareils chauffants sur les terrasses extérieures des bars, restaurants et brasseries a été décidée. Certaines villes de la métropole, dont Lyon et Rennes, l’appliquent déjà. Zoom sur les détails.

Quelques mois de sursis accordés par l’État

Ayant souffert plusieurs mois d’une fermeture administrative en raison de la pandémie de Covid, la réouverture officielle des bars et restaurants était parmi les événements les plus anticipés par les Français. Lorsque ces établissements ont enfin pu reprendre le cours de leur activité, le gouvernement n’a pas tenu à alourdir leurs pertes en leur imposant dans la foulée la nouvelle loi sur l’interdiction des terrasses chauffées. Un report de la date d’entrée en vigueur a donc été décidé d’un commun accord. Concrètement, les restaurateurs auront jusqu’au 31 mars 2022 pour réaménager leur terrasse extérieure équipée de radiants électriques et de braseros. La fin de l’hiver 2021-2022 sonnera officiellement le glas de cette pratique allant à l’encontre des principes écologiques.

Les terrasses chauffées, une importante source de revenus

La crise sanitaire, associée à l’éveil de la conscience écologique du pays, aura conduit ces deux dernières années à des changements radicaux. Alors que la pérennisation des terrasses éphémères durant l’été a été décrétée à Paris, les terrasses chauffées en hiver quittent, quant à elles, le devant de la scène. À l’origine, cette pratique a été adoptée par égard pour les fumeurs à qui il est légalement interdit d’allumer leur cigarette à l’intérieur des bars et restaurants. Dès lors, la terrasse est devenue leur terrain de prédilection. Confortables en été, l’hiver a requis l’installation, dans ces espaces, de braseros et de parasols chauffants pour les rendre vivables. En soi, ces espaces extérieurs chauffés sont un facteur de gain pour ces établissements. Ils ne représenteraient pas moins de 30% de leur chiffre d’affaires global, mais à quel prix écologique ?

La fin d’une aberration écologique longtemps tolérée

Chauffée à plein régime, et ce, pendant toute la saison hivernale, une terrasse ouverte requiert un minimum de 50 400 kWh selon une affirmation de l’association mégawatt, sachant que les chauffages sont parmi les équipements qui consomment le plus. Il en résulte une émission conséquente de 13,7 tonnes annuelles de gaz carbonique qui rejoignent les hautes couches de l’atmosphère et encore, il ne s’agit que de l’impact d’une seule terrasse chauffée. L’impact environnemental prend une envergure démesurée une fois les milliers de restaurants pourvus d’une terrasse chauffée pris en compte. De ce fait, l’interdiction de la pratique va permettre de réduire les émissions de gaz du pays de près de 400 millions de tonnes de CO2.