Cinema Paradiso : 5 raisons de vous rendre au drive-in... ou pas

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Avec Cinema Paradiso, Le Grand Palais revisite le Drive-In américain jusqu’au 21 juin en partenariat avec mK2. L’occasion d’accueillir sous sa nef un écran de cinéma géant, une piste de roller, un diner, une boite de nuit mais aussi des bornes d’arcade par dizaines. Mais aussi ambitieux soit-il sur le papier, l’événement est-il réellement à la hauteur de ses prétentions ? Visite guidée.

Que l’on soit cinéphile, féru de jeux vidéo ou simple amateur de culture populaire, le rendez-vous fixé par le Grand Palais et mK2 à travers l’événement Cinema Paradiso n’avait dès son annonce pas laissé grand monde indifférent. Si les amoureux du cinéma les plus insatiables auraient pu se montrer critiques à l’égard d’une programmation un poil consensuelle – Dirty Dancing, Grease, Les Dents de la Mer, E.T. l’extra-terrestre, Les Demoiselles de Rochefort, etc. –, reste que la perspective d’assister à la projection d’un film culte dans le faste du Grand Palais avait de quoi faire oublier ces légers détails.

Cash machine

Mais les premiers pas dans ce qui se présageait comme une véritable caverne d’Ali-Baba n’ont en définitive pas grand chose à voir avec le descriptif initial. D’ailleurs, le bric à brac de Cinema Paradiso donne au départ le sentiment de rentrer dans une sorte de foire. Vous espériez vous prélasser dans un authentique diner à la Pulp Fiction et déguster un milk shake à 5 dollars ? C’est raté : les stands contreplaqués font davantage l’effet d'un banal salon où tout est pensé pour faire sortir son porte-monnaie. Pire : le seul élément de décor censé rattacher le cadre à une dimension vintage et sucrée n’est autre qu’une immense publicité Coca Cola des années 50.

Passé les premières déceptions – on se gardera d’évoquer de nouveau le diner – vulgaire baraque à frites sans saveur, la piste de roller / boite de nuit anecdotique (baptisée Super Club) ou la salle d’arcade chaotique pompeusement baptisée L'Âge d'or du jeu vidéo –, il faut bien chercher deux ou trois choses à même d’attirer notre attention. À l’entrée de l’événement, imposant et donc disproportionné, siège le store Mk2 gift shop Colette. Magasin de souvenirs démesuré, cette boutique à la fois dispensable et incontournable renferme quelques produits cultes de la junk food à l’américaine, à l’instar de Pringles au miel, de céréales Lucky Charms, de bombes de fromage, d’Oreos à la menthe ou encore de cookies aux m&m’s. Mais attention : au même titre que le billet d’entrée, les prix son salés… Tout est bon pour faire du chiffre.

Une salutaire Échappée

Et finalement, les quelques séances de Double Dragon, Pac Man et autres Sonic mises à part, ne reste que le parcours-exposition Échappée Belle, étrangement caché sinon relégué dans un recoin de l'évènement, pour vraiment susciter l'intérêt. Au programme de celui-ci : quelques œuvres et installations des artistes Bianca Li et Fabrice Hyber, entre autres. Mention spéciale pour ce dernier et ses prototypes d'objets en fonctionnement (ou POF).

Plus qu'une pause, Échappée Belle sonne comme une véritable évasion entre le brouhaha et la multitude de micro-boutiques de Cinema Paradiso. Un contrepoint intéressant s'opposant avec brio à l'usine Drive-in.

Et que penser du drive-in ?

Noyé sous des activités en pagaille, on en aurait presque oublié le point d'orgue de l'évènement Cinema Paradiso à savoir le drive-in… Dès 21h (ouverture de la première séance), les spectateurs ayant eu la chance d'obtenir des places peuvent découvrir un écran de 25 mètres, confortablement installés dans une Fiat 500 (pour les plus chanceux), un fauteuil, une chaise longue ou sur un matelas. En toute logique, la majorité des films présentés est axée sur le thème de la voiture – avec notamment Taxi Driver, Psychose, Retour vers le futur, Pulp Fiction ou encore Drive –.

Mais pour en profiter, il est nécessaire de débourser 20,50 euros par tête (le pass à 13 euros ne donne pas accès au cinéma) – chose étonnante lorsque l'on sait que le drive-in se voulait à l'origine une activité avant tout populaire et par extension peu onéreuse –. À noter toutefois que si vous voulez vous installer dans une Fiat 500, vous devrez débourser 80,50 euros pour deux. Heureusement, une coupe de champagne vous sera offerte à votre arrivée et vous aurez la possibilité de vous faire raccompagner en voiture jusqu'à votre domicile – si toutefois vous résidez dans Paris intra-muros –… dans la limite des places disponibles.

Et que dire, une fois le rideau tombé ? D'abord, il vous faudra parvenir à régler correctement le casque audio fourni pour l'occasion de façon à vous épargner les vibrations du club situé à quelques dizaines de mètres de là. Ensuite, si vous avez choisi la séance de 21h, gageons que vous connaissez déjà le début du film car l'image sera difficile à distinguer durant la première demi-heure : verrière oblige, le trop-plein de lumière extérieure aura en effet raison des couleurs. Pour cette raison, mieux vaut donc se tourner vers la séance de 23h (comptez minuit avec le retard). Hormis ces multiples défauts, le côté cinéma est au final plutôt agréable. Mais le prix n'en vaut indiscutablement pas la chandelle, sans compter, si vous passez la soirée sur place, qu'il vous faudra venir à bout des innombrables files d'attente. Dommage.

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Source : Pratique.fr