Environnement : un récif corallien géant découvert à l’embouchure de l’Amazone

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Environnement : un récif corallien géant à l’embouchure de l’Amazone / iStock.com - UltraMarinFoto
Environnement : un récif corallien géant à l’embouchure de l’Amazone / iStock.com - UltraMarinFoto

Lundi 30 janvier, l’ONG Greenpeace a dévoilé des photos du récif corallien situé au large des côtes brésiliennes. Localisé à 200 km de l’embouchure du fleuve Amazone, il mesure 1 000 km de long et recense une faune et une flore qui étonnent les scientifiques.

D’après Edina Ifticene, responsable de la campagne Océans de Greenpeace, l’existence de ce récif était déjà soupçonnée dans les années 70 en raison de la présence de poissons récifaux. Pourtant, ce n’est qu’en 2016 que des chercheurs américains et brésiliens l’ont mis à jour.

Un site caché

D’après Ronaldo Francini Filho, chercheur à l’université de Paraïba, au Brésil, les scientifiques des années 70 ne disposaient pas des moyens financiers et technologiques nécessaires pour vérifier leurs soupçons. En 2010, des chercheurs américains et brésiliens ont cartographié les fonds marins de la région grâce aux ondes sonores et ont découvert un gigantesque récif corallien de 1 000 km de long qui s’étend du Brésil à la Guyane française. Des prélèvements effectués entre 2010 et 2014 ont confirmé la présence de 73 espèces de poissons et de 60 espèces d’éponges dans les eaux boueuses. Ce n’est qu’en 2016 que les chercheurs ont officiellement publié dans Science Advances les résultats des analyses effectuées en laboratoire.

Des menaces

En raison de sa dissimulation sous les sédiments provenant du fleuve Amazone, le site ne bénéficie d’aucune protection. Greenpeace s’inquiète de cette situation, car les pétroliers BP et Total ont déjà demandé au gouvernement brésilien l’autorisation de forer dans la région. D’après Edna Ifticene, depuis les années 1960, plus de 92 forages ont été réalisés dans les environs avec un taux d’incidents de 30%. Le risque de voir disparaître cette biodiversité exceptionnelle sous une marée noire serait très élevé en raison du fort courant marin, mais aussi de la proximité des sites de forage. Selon Greenpeace, le plus proche est à moins de 8 km du récif. Pour prévenir une éventuelle catastrophe, l’ONG a lancé une pétition traduite en 5 langues pour inciter les pétroliers à abandonner leurs projets, mais sa demande est restée lettre morte. Néanmoins, les scientifiques projettent d’étudier ces nouveaux spécimens capables de se développer à l’abri de la lumière.

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