Feuilles de charme, crâne d'oiseau et bactéries : l'architecture bio-inspirée

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Feuilles de charme, crâne d'oiseau et bactéries : l'architecture bio-inspirée / iStock.com - Mrkit99
Feuilles de charme, crâne d'oiseau et bactéries : l'architecture bio-inspirée / iStock.com - Mrkit99

La nature a réponse à tout. Pour la science, l’écosystème est un livre ouvert de solutions durables. L’architecture n’a pas tardé à reprendre ce principe : la multiplication des structures et édifices bio-inspirés ne peut qu’en attester. Imiter les formes naturelles s’inscrit dans une démarche de construction durable qui répond à de nombreux enjeux.

Dans leur recherche d’innovation, les architectes se sont mis en tête d’adapter les structures du vivant à la conception de bâtiments. Cette inspiration tirée de la nature s’est révélée bénéfique. Le concept de biomimétisme s’est alors généralisé. Tour d’horizon.

Biomimétisme, c’est quoi ?

L’art humain de construire est soumis à de constantes évolutions depuis des millénaires. À l’heure actuelle, nous assistons à l’émergence de structures à l’apparence futuriste, comme sorties de films de science-fiction. Ajoutons à cela la perspective des véhicules autonomes sur les routes, et la boucle est bouclée ! Ces architectures de forme atypique, le monde les doit à un concept qui fait fureur dans le milieu : le biomimétisme. La méthode consiste à observer les systèmes naturels qui nous entourent afin de s’en inspirer pour la structure des bâtiments et d’autres constructions. En effet, le vivant est une inépuisable source d’idées d’innovation, sachant que les structures et formes qui le composent résultent de milliards d’années d’adaptation et de sélection naturelle.

Un concept nouveau pas si nouveau que ça

La nature est un combo gagnant. Pour garantir sa survie et sa durabilité, l’humain se doit de s’aligner avec l’ensemble du vivant, une idée portée notamment par le concept de symbiose. L’architecture bio-inspirée véhicule elle aussi cette idée de coalition. Les scientifiques sont nombreux à avoir tenté de conquérir ce concept depuis l’aube de la civilisation, pour ne citer que l’ambitieux Léonard de Vinci. À son époque, le célèbre inventeur a voulu s’inspirer des oiseaux en fabriquant un appareil volant qui battrait des ailes, en vain. Au fil des années, le biomimétisme s’est progressivement imposé, couronné, cette fois-ci, de succès. La tour Eiffel, qui domine Paris et ses réputés immeubles haussmanniens, en est un exemple viable parmi des milliers d’autres. Léger et pourtant imposant, le monument emblématique français est un biomimétisme de la structure osseuse humaine !

Les formes du vivant, un modèle durable et économe

L’engouement autour du biomimétisme va bien au-delà de son aspect esthétique. En effet, l’architecture bio-inspirée brille par sa durabilité et sa fonctionnalité. En construisant des pavillons inspirés du squelette d’oursins plats, les architectes ont résolu le problème d’utilisation superflue de matériaux en privilégiant des formes naturelles innovantes. L’ensemble s’avère plus solide et plus résistant qu’une structure classique. À Paris, le cabinet In Situ Architecture a repris le principe des feuilles de charme sur la façade d’un immeuble dans le but d’en optimiser la régulation de température. Résultat, la consommation énergétique de l’architecture s’en trouve fortement réduite. Le modèle d’aération des termitières est également exploité par beaucoup d’architectes pour cette même raison. Pendant ce temps, des immeubles de 10 étages se construisent en 28 heures seulement.