Les débits bancaires frauduleux ne connaissent pas la crise. D'après une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), 650 000 personnes déclarent avoir été victime d'une fraude bancaire en France en 2011.
Ce serait donc près de 2,5 % des ménages français qui auraient connu un cas de fraude bancaire en 2011. En 2010, ces délits n'avaient touché que 2 % des personnes interrogées, soit 500 000 cas. Sans surprise, la moitié de ces fraudes a lieu sur internet. 70 % des victimes déclarent avoir découvert l'escroquerie sur leurs relevés d'opérations bancaires tandis que 22 % ont été averties par leur banque. 77 % des personnes interrogées on été intégralement remboursées par les établissements bancaires.
Des montants peu élevés
Les montants prélevés à l'insu des ménages sont généralement peu élevés. L'étude fait état de 27 % de montants inférieurs ou égal à 100€, 25 % compris entre 100 et 300€, 29 % entre 300 et 1 000€ et 19 % supérieurs à 1 000€. Les fraudeurs préfèrent multiplier les faibles prélèvements sur plusieurs victimes pour passer plus facilement inaperçus.
Ces résultats proviennent de l'enquête de victimation organisée chaque année depuis 2011 auprès d'un échantillon de 17 000 personnes par l'ONDRP et l'Insee pour connaître les faits de délinquance pour lesquels une plainte n'est pas toujours nécessaire. Par exemple, s'il n'y a pas eu de vols de carte de crédit, la plainte ne sert à rien car la plupart du temps, les établissements bancaires remboursent le montant intégral de l'escroquerie.
Des délinquants déterminés et organisés
Les responsables de ces "vols" sont soit de petits délinquants isolés soit de véritables réseaux criminels souvent d'origine des pays de l'est ou de l'Afrique de l'ouest. Les méthodes sont multiples : les délinquants récupèrent vos informations bancaires confidentielles, vos numéros de cartes ou de comptes bancaires via des programmes espions ou bien lors de transactions non protégées sur les sites de commerce. Parfois, il leur suffit simplement de trouver vos identifiants de connexion. La plupart des internautes utilisent en effet un mot de passe identique pour se connecter sur leurs boites mail, les réseaux sociaux ou les sites d'achat en ligne. Ces délits sont en progression en raison de la relative facilité du processus et parce que les peines encourues sont faibles.
Les transactions encore trop peu sécurisées
L'UFC Que-Choisir a rappelé récemment que seul un quart des transactions effectuées sur les sites d'achats en ligne en France était sécurisé. L'association dénonce que les grandes enseignes comme FNAC ou Amazon n'en font pas partie et aimerait voir se généraliser le système 3D Secure, qui envoie des SMS ou des mails de confirmation avant d'autoriser la transaction. Ce système de sécurisation aurait réduit de 52 % les fraudes bancaires au Royaume-Uni en 4 ans.
Restez vigilants pendant vos achats en ligne surtout en cette période de soldes. Choisissez des mots de passe différents pour vos différents comptes "sensibles" et penser à les modifier tous les 6 mois. Assurez-vous également que votre transaction est sécurisée (présence d'un cadenas dans la barre d'adresse de votre navigateur web). Pour en savoir davantage, consultez notre dossier sur les achats en ligne sur internet.